J'ai ri !
Cela fait fort longtemps que cela ne m'était arrivé à la lecture d'un roman.
J'ai appris !
Identiquement, l'humour est un facilitateur d'apprentissage. Donc, j'ai ingurgité avec joie les tonnes d'informations que comporte ce magistral ouvrage
J'ai réfléchi !
Il y a une vie après une oeuvre réussie. Disserter sur l'origine de l'homme et son évolution est un passeport pour une existence riche.
Je ne vous fais pas plus attendre. Je vous livre mon analyse de "pourquoi j'ai mangé mon père" de Roy Lewis.
La préhistoire est fascinante pour peu qu'on l'aborde de manière complètement décalée.
Ce roman est une mine d'informations sur cette période et les hommes qui la peuplent.
En 180 pages et une poignée d'heures de lecture, nous évoluons (c'est le mot!) au sein d'une famille de subhumains portée par les géniales visions et inventions d'un chef de clan se prénommant Edouard.
Edouard ???? au pleistocène ????
Oui, un des nombreux anachronismes du récit. C'est même la base de la narration. Car, comment ces presque-homo-sapiens pensent et s'expriment avec finesse et manient les principes les plus élaborés de la rhétorique.
Ce décalage enchante l'histoire. La magnifie.Nous goûtons ainsi à tous les délices et à toutes les horreurs de l'existence de nos ancêtres.
On se projette ainsi aisément dans cet environnement cerné de volcans féroces et de bêtes fumantes. A moins que ce ne soit l'inverse.
180 pages de progression accélérée dans des domaines aussi variés que l'amour, la guerre, les sciences et l'art.
Je ne résiste pas au plaisir de vous citer ces immenses pas pour l'humanité :
- l'exogamie
- l'invention de l'arc
- la maîtrise du feu
- la naissance de l'art
- la philosophie et le questionnement de notre place dans l'univers
- la cuisine
- la mode
C'est à peine croyable !
Et on remercie l'auteur de prendre ainsi volontairement des libertés quant à la chronologie réelle. Car tous ces sujets s'articulent dans une telle logique !
Il nous fait prendre conscience du chemin parcourru depuis la première cellule et de cette capacité d'adaptation et d'invention que nous avons.
L'homme a bravé les dangers et a confronté l'intelligence à la force brute.
Bien sûr, des erreurs ont été commises, des millions d'hommes y ont laissé leur vie. Mais on comprend que ces sacrifices étaient nécessaires. Les échec ont porté leurs fruits car en plus de l'intelligence, des individus ont su se soucier de l'amélioration des conditions de vie de leurs semblables. Ces individus ont poursuivi leur quête avec détermination en ajustant la trajectoire pour éviter les collisions (et accessoirement les prédateurs).
Ces individus sont représentés par le père, Edouard, Leonard de Vinci de l'époque dont la seule hantise est la stagnation. Il manage ainsi sa descendance qui, par chance, possède des qualités variées et complémentaires.
Ernest, le narrateur, réaliste et pragmatique.
Alexandre : naturaliste en herbe
Tobie : l'as de la taille de silex
Oswald : le chasseur émérite
Ce roman va autant vous régaler qu'une "tortue rôtie en carapace alla bolognese". Vous allez vous sentir fier lorsque vous allumerez votre cafetière pour vous faire couler un café.
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