L'important ce n'est pas ce que l'on mange, c'est quand on le mange. Sur le même thème qu'une étude publiée dans le Faseb Journal, en septembre dernier, cette étude de l'Université de Pennsylvanie souligne l'importance de l'horloge biologique comme chef d'orchestre du métabolisme et confirme le rôle central des cellules adipeuses, avec leur horloge biologique moléculaire, dans l'intégration de la prise alimentaire et la dépense énergétique. En synthèse, un décalage de l'horloge biologique des adipocytes peut provoquer l'obésité. Conclusions, cette fois-ci, dans l'édition du 11 novembre de la revue Nature Medicine.
- Le Pr Georgios Paschos chercheur à la Perelman School of Medicine, Université de Pennsylvanie, montre qu'une augmentation même mineure de la consommation alimentaire durant (ce qui devrait être normalement) la période de repos peut favoriser le stockage de l'énergie, chez la souris. Les souris privées de ce gène de l'horloge sont devenues obèses sans consommer plus de calories.
- Ensuite, les chercheurs découvrent que l'horloge moléculaire des cellules adipeuses, traditionnellement censée se régler sur l'horloge maître du système nerveux central (SNC), est non seulement assez autonome mais peut même influencer l'horloge maître.
Une question de rythme : La consommation quotidienne de nourriture est entraînée par une oscillation dans l'expression des gènes qui éveillent puis suppriment l'appétit dans l'hypothalamus. Quand l'horloge des cellules adipeuses est cassée, les chercheurs constatent une perturbation de ce rythme hypothalamique qui va alors favoriser la consommation alimentaire à un moment inapproprié. Ainsi, lorsque le rythme quotidien habituel –ou typique d'une espèce- est perturbé, cette perturbation entraîne des changements dans le métabolisme. Ainsi, chez l'Homme, une alimentation décalée, comme par le travail de nuit, a également été associée à un risque accru de diabète et d'obésité.
Les omega-3 au cœur du système : Seuls quelques gènes sont modifiés lorsque l'horloge est arrêtée dans les cellules adipeuses et ce sont ces mêmes gènes qui déterminent les niveaux d'acides gras insaturés tels que l'acide eicosapentaénoïque (EPA) et l'acide docosahexaénoïque (DHA) qui sont libérés dans le sang. Ainsi, les niveaux d'EPA et de DHA étaient faibles dans le plasma et dans l'hypothalamus en cas d'alimentation à un moment inapproprié. (Ce sont les mêmes acides gras qui sont présents dans le poisson).
Ces résultats, au-delà de l'influence déjà connue de l'horloge biologique « maître » sur le métabolisme et des multiples signaux entre le système nerveux central et les tissus et organes périphériques, tels que le foie et le cœur, mettent en évidence le rôle clé voir de « chef d'orchestre » de ces molécules de graisse et de leur horloge « personnelle » dans la régulation de l'énergie et du poids corporel. La conclusion reste la même, respecter autant que faire se peut, son rythme biologique.
Source: Nature Medicine doi:10.1038/nm.2979 11 November 2012 Obesity in mice with adipocyte-specific deletion of clock component Arntl (Visuel @ Georgios Paschos PhD, Perelman School of Medicine, University of Pennsylvania)
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