Magazine Politique
Al Gore est, une nouvelle fois, souvent présenté comme le "sauveur 2008" du Parti Démocrate. Certains vont même jusqu'à réévoquer sa candidature présidentielle pour sortir du duel Obama / Clinton. Mais cette version est politiquement très difficile voire impossible.
Accorder une investiture à un candidat n'ayant pas participé à la sélection des primaires serait un précédent gravissime désavouant ce processus historique.
L'ensemble de ce dispositif repose sur la conviction que le processus de sélection est le moment du " retour à la base " sans situation acquise bien au contraire.
Aux Etats-Unis d'Amérique, la primaire est le moment où le candidat entame son " parcours initiatique ", montre sa capacité à " mouiller la chemise ", à parcourir des kilomètres dans le froid, sous la pluie ou la neige, à faire la différence sur le terrain...
S'il est accepté que l'exercice du pouvoir coupe des citoyens, la primaire est le temps du retour " aux réalités du terrain ".
Ce processus ne peut être marginalisé. Ce serait un terrible coup pour l'image de marque du parti qui désavouerait ainsi ses militants.
Ce schéma du retour d'Al Gore parait donc bien improbable. Ce qui est certain c'est que sa dimension morale comme le poids spécifique de John Edwards sur un autre créneau font de ces deux personnalités des clefs de déblocage entre les deux candidats démocrates.