Avec un taux de taxe d’habitation de 21,84 % en 2006, la pression fiscale pour les particuliers à Sevran est parmi les plus élevés du département. Ce taux a augmenté de 1,52 % depuis 2001. Le taux départemental de la Seine-Saint-Denis était fixé la même année à 7,15 % de la valeur locative.
À titre de comparaison, ce taux communal était dans les communes limitrophes (part intercommunale éventuelle incluse) de 15,66 % à Livry-Gargan, 16,39 % à Aulnay-sous-Bois, ou encore 16,96 % à Villepinte. Ce taux élevé s'explique par l'absence d'entreprises pourvoyeuses de taxe professionnelle, et les besoins importants d'une population comptant 30 % de jeunes de moins de vingt ans. La municipalité dispose de faibles ressources fiscales : 20 % des foyers ne paient pas d’impôt sur le revenu et 50 % bénéficient de dégrèvements.
Malgré cette pression fiscale, la ville ne peut équilibrer son budget, et a obtenu à ce titre une subvention exceptionnelle de l'État de 400 000 € en 2006. Le budget 2008 a été réglé par l'État après avis de la Chambre régionale des comptes avec un déficit de 1,7 million d'euros, et la ville espère voir renouveler la subvention d'équilibre de l'État.
Le maire Europe Écologie Les Verts (EELV) de Sevran (Seine-Saint-Denis) Stéphane Gatignon a annoncé jeudi qu'il cessait sa grève de la faim. Il l'avait commencée vendredi, en plantant sa tente au pied des marches de l'Assemblée nationale à Paris pour obtenir des moyens pour les communes les plus pauvres, dont la sienne.
Aux termes d'un compromis passé avec le gouvernement, le budget de Sevran sera crédité, selon Stéphane Gatignon, d'une « dotation budgétaire structurelle qui reste à définir, mais qui sera aux
alentours de 5 millions d'euros par an », somme qu'il réclamait.
« C'est une victoire, je suis fier »
Les communes les plus en difficulté bénéficieront en priorité de la hausse de certains budgets de la politique de la Ville, comme la Dotation de solidarité urbaine.
« Nous avons obtenu gain de cause, c'est une victoire, je suis fier », a déclaré Stéphane Gatignon avant de replier la tente qu'il occupait. « Je vais me réalimenter progressivement, d'abord des
bouillons et des soupes ».
Ce mercredi, alors que l'Assemblée nationale débattait des crédits alloués aux collectivités locales, il avait expliqué « la réponse du Premier ministre, le texte qu'il a fait voter à l'Assemblée
nationale, c'est une humiliation pour les six millions d'habitants des banlieues, pour les dizaines de communes pauvres et, au-delà, toutes celles qui sont dans de grandes difficultés face à la
crise ».
Stéphane Gatignon réclamait en effet « la création d’un fonds d’urgence pour les villes pauvres » et ne se satisfaisait pas de la hausse de 25 M€ de leur dotation de développement
urbain.
LeParisien.fr