Nihilistic Software est un studio un peu particulier. Le développeur californien, qui existe depuis plus d’une décennie, crée principalement des jeux basé sur de grandes licences. Ils ont ainsi développé le dernier Conan, Marvel Nemesis : L’avènement des imparfaits ou encore le premier FPS Vita, Resistance : Burning Skies. Si au début le studio proposait des titres à peu près passable, depuis l’année dernière Nihilistic enchaîne les échecs. Le mauvais oeil de Davilex semble observer le développeur qui peine depuis Playstation Move Heroes à convaincre les joueurs. Peu fier de trainer des boulets derrière lui, le studio a pris une décision radicale afin de couper tout lien avec ce passé peu glorieux : il a tout simplement changé de nom. Call of Duty : Declassified est donc le dernier titre développé par Nihilistic qu’il faut désormais appeler nStigate Games. Alors, que vaut le baroud d’honneur de ce studio qui a préféré changer de forme plutôt que d’assumer pleinement ses titres ? Nous allons le découvrir ensemble.
Une passerelle dans le temps
Declassified est une préquelle à Call of Duty : Black Ops 2. Le scénario du titre, ou plutôt le fil conducteur, nous mène vers le second épisode de la licence. On se retrouve face à une série de dix missions où il est question de combattre dans la peau d’Alex Mason ou de Frank Woods, des personnages présents dans l’opus original. Ces missions, qui s’étalent de 1975 à 1982, emmènent nos deux compères un peu partout autour du globe : Viêtnam, Allemagne, Russie, Nicaragua, Afghanistan. Avant de partir sur le terrain, le titre nous explique le contexte au travers de courtes vidéos. On apprécie le geste, même si finalement les informations apprissent ne sont pas capitales, autant dire que l’on peut commencer Black Ops2 sereinement.
Dans les missions, on est amené à remplir différents objectifs tel que : trouver des personnes, neutraliser des machines, empêcher un lancement de missiles ou évacuer des VIP. Des grands classiques. De toute manière, Declassified n’est pas un jeu qui tente, qui innove. Non, c’est plutôt un pot-pourri de tout ce que l’on peut retrouver dans le premier Black Ops. Pas de supplément sauce mayo ou ketchup, le titre se contente du strict minimum. C’est peut-être la guerre, mais on est en droit d’attendre un peu plus de la part d’un jeu vendu au prix fort sur Playstation Vita. Voyez plutôt par vous-même…
Un contenu rachitique
Outre le mode histoire du jeu, qui est en réalité un dérivé du mode Spécial Ops déguisé pour donner un semblant de contexte aux missions et justifier l’intitulé au dos du boitier du jeu, Declassified propose quelques autres modes. Dans son petit sac, le développeur a rajouté un mode contre-la-montre, un mode Hostiles et un multijoueur.
Cinq parcours composent le contre-la-montre du jeu, comptez à peu près 5 minutes pour faire le tour du propriétaire. Bien sûr, la force de ce mode réside dans la compétition, dans le fait de recommencer sans cesse pour faire le meilleur temps possible. Dans ce mode, comme dans la campagne du titre, on gagne des points qui sont comptabilisés et enregistrer sur le réseau : on peut grâce à ça se comparer avec les autres joueurs. Dommage que le podium soit très souvent occupé par des tricheurs qui ont dû trouver des « glitch » (comprenez un bug qui avantage le joueur) dans les niveaux. Toujours dans la partie solo, on retrouve le mode Hostiles qui aurait tout aussi bien pu s’appeler « survie ». Comme dans Modern Warfare 3, il s’agit de survivre face à des vagues d’ennemis. Le mode est composé de cinq cartes. Au début, on ne possède qu’un simple revolver, plus on avance dans les vagues, plus nos armes s’avèrent intéressantes. Contrairement au mode initial, ici il n’est pas question d’acheter des munitions ou des armes à la fin des hostilités, un simple colis tombe du ciel avec à l’intérieur le nécessaire pour survivre. Si ce mode aurait pu être intéressant, on regrette que l’I.A du jeu vienne tout gâcher.
Comme dans le précédent titre du développeur, Resistance : Burning Skies, les adversaires sont tout simplement idiots. Pour ne rien arranger, ils sont omniscient, ce qui fait qu’en plus de réagir n’importe comment, ils savent où nous sommes avant même de réellement nous voir débarquer. C’est agaçant et drôle à la fois. En effet, on se retrouve très souvent face à des scènes totalement stupides et surréalistes : voir des ennemis se suicider ou tirer sur les murs parce qu’ils savent que vous êtes derrière est monnaie courante par exemple. Un petit exemple de scène qu’il nous est arrivé de voir : trois soldats attendent derrière une voiture, ils commencent à tirer, la voiture s’enflamme et explose. Trois soldats en moins, notre chargeur est encore plein. On continue notre périple, un ennemi balance une grenade, celle-ci tombe à ses pieds, il ne bouge pas, il meurt. Merci de nous faciliter la tâche, mais on aimerait bien jouer un peu quand même… Heureusement, une dernière lueur d’espoir existe : le multijoueur.
Call of Duty dans la poche
Le coeur de ce volet réside, bien évidemment, dans la partie multijoueur. C’est un peu ironique pour un jeu censé être nomade, le but premier d’une console portable étant de jouer à l’extérieur, pas dans son canapé. Il aurait été plus malin de fignoler l’I.A, de mettre un peu plus de contenu, de réduire les chargements et de réfléchir à deux fois avant de fournir aux joueurs une partie solo qui se boucle en une heure, montre en main. Cette vision des choses n’engage, bien sûr, que nous.
Pour en revenir au multi de Declassified, celui-ci nous propose d’affronter jusqu’à huit joueurs au travers de quatre modes différents : match à mort par équipe, élimination confirmée, zone de largage et mêlée générale. Dans l’ensemble, on retrouve vraiment l’esprit de la série. Il y a bien le système de grade, les classes personnalisables, le classement en ligne, les atouts et les fameux Killstreaks. La maniabilité est plutôt bien adaptée au support. Les sticks répondent bien et le tactile est utilisé (pour sortir le couteau, lancer les grenades où activer les killstreaks), c’est déjà ça dans le fond. On peut dire que la transposition du gameplay sur portable est assez réussie. On remarque juste que c’est un poil moins dynamique que sur Xbox 360 et Playstation 3. Malheureusement pour Nihilistic, un bon gameplay ne fait pas un bon jeu : sans contenu, on décroche forcément rapidement. Si un Call of Duty classique comprend une quinzaine de maps d’office, ce premier épisode Vita fait clairement figure d’exception avec ses six petites cartes. C’est peu, même pour un jeu portable. Croisons les doigts pour que le développeur propose des cartes supplémentaires… gratuites. Oui, on est des grands rêveurs chez Gamerslive ! Pour conclure sur le multi, rajoutez qu’en plus de posséder un contenu plus que léger, le mode se permet de ne tout simplement pas marcher : une fois sur deux, on n’arrive pas à accéder à la partie. Le chargement se lance, le temps passe puis on revient au menu. Le studio semble être au courant de ce problème, il ne reste donc plus qu’à attendre un nouveau patch.
Un petit tour sous le capot
Visuellement, Declassified est dans la moyenne. Si nous n’irons pas jusqu’à dire qu’il est beau, nous pouvons tout du moins avouer qu’il nous a agréablement surpris techniquement. Pour tout dire, on a presque l’impression de voir le premier Modern Warfare tourner sur nos Vita. Niveau texture, c’est un peu la foire : il y a du bon comme du très mauvais. Pour un jeu portable, on peut dire que c’est tout à fait passable. De toute manière, Call of Duty n’a jamais brillé techniquement alors ce n’est pas aujourd’hui, avec ce volet, qu’une révolution commencera. On regrette quand même que des jeux iPad se montrent plus convaincants que des titres Vita. Côté bande son, c’est assez partagé. Les thèmes, que les fans de Black Ops reconnaîtront très certainement, sont efficaces, mais les bruitages eux font un peu peine à entendre.
Conclusion : 3,5/10
Call of Duty : Declassified aurait pu être un bon jeu, dommage qu’il n’exploite absolument pas son potentiel, car finalement on se retrouve face à un jeu bien fade. Le titre a pour lui un gameplay correct, une réalisation passable et c’est tout. Court en solo, rapidement lassant en multi, le dernier titre de Nihilistic manque clairement d’ambition et de fignolage. Si Declassified était vendu trente euros, nous aurions pu être plus souple, mais à quarante ou cinquante euros (sur le PSN) difficile de ne pas se montrer plus difficile. La Playstation Vita méritait mieux, les joueurs aussi…
Call of Duty Black Ops : Declassified (PS Vita), 5.8 out of 10 based on 21 ratings