Titre : Une place à prendre
Auteur : J.K. Rowling
Editeur : Grasset
Nombre de pages : 682
Date de parution : 28 septembre 2012
Présentation de l'éditeur :
Bienvenue à Pagford, petite bourgade anglaise paisible et charmante : ses maisons cossues, son ancienne abbaye, sa place de marché pittoresque… et son lourd fardeau de secrets. Car derrière cette façade idyllique, Pagford est en proie aux tourmentes les plus violentes, et les conflits font rage sur tous les fronts, à la faveur de la mort soudaine de son plus éminent notable. Entre nantis et pauvres, enfants et parents, maris et femmes, ce sont des années de rancunes, de rancœurs, de haines et de mensonges, jusqu’alors soigneusement dissimulés, qui vont éclater au grand jour et, à l’occasion d’une élection municipale en apparence anodine, faire basculer Pagford dans la tragédie. Attendue de tous, J.K. Rowling revient là où on ne l’attendait pas et signe, avec ce premier roman destiné à un public adulte, une fresque féroce et audacieuse, teintée d’humour noir et mettant en scène les grandes questions de notre temps.
Mon avis :
Il est doublement difficile de faire une chronique sur le dernier roman de J.K. Rowling. D'une part, parce qu'un grand nombre de lecteurs en parle en ce moment et d'autre part parce que la créatrice d'Harry Potter est en quelque sorte une magicienne intouchable.
Je dois avant tout reconnaître le courage de l'auteur qui a osé se lancer dans un nouveau genre après ce phénoménal succès et son aisance à écrire près de 700 pages sur un bien maigre sujet. La particularité de l'auteur réside dans le souci du détail. Tout d'abord, elle plante son décor dans le village de Pagford ( en rivalité avec Yarvil qui développe des zones d'habitation pour personnes en difficulté sociale), installe le contexte ( la mort inattendu de Barry Fairbrother, conseiller paroissial et ardent défenseur de la zone des Champs) puis les différents protagonistes ( les pro Champs et ceux ne veulent plus de ces zones difficiles à la charge de Pagford).
Je regrette que l'essentiel du livre tourne autour de ce conflit pour la place au conseil paroissial laissée vacante par Barry, de ces basses querelles de clocher. Les personnages sont, à mon goût, trop caricaturés. Chacun campe un stéréotype différent et n'évolue pas au cours de l'histoire. J'avais un peu l'impression d'être au cœur d'un feuilleton fleuve américain, ou plutôt un mélange de deux feuilletons puisque l'auteur parle aussi bien des histoires des parents que de celles des adolescents.
La seule personne qui m'a vraiment intéressée est Krystal. Adolescente rebelle et vulgaire, elle peut toutefois reconnaître les rares personnes qui l'aident et possède sous ses fêlures une belle sensibilité. Elle est bien sûr le symbole de cette cité qui déchire les notables de Pagford et elle est pour l'auteur un beau sujet de cette adolescence difficile.
J'aurais préféré que l'auteur se concentre davantage sur ce sujet sans détailler les mesquineries d'un si grand nombre de personnages. Mais cette ambiance désespérée de femmes de Pagford ( et de leurs maris ) contribue sûrement au succès commercial du livre.
Il faut toutefois reconnaître que le dénouement est particulièrement symbolique et qu'il met en exergue toute la futilité des querelles de ces pauvres bourgeois de Pagford.
Personnellement, à part cela, je ne retire pas grand chose de ces 700 pages de rivalités.
J'ai lu ce livre dans le cadre des Matchs de la Rentrée littéraire de Price Minister et pour une lecture commune Livraddict initiée par Lou Lit Là.
Note : 12/20