Tony Scott (1944 - 2012)

Publié le 15 novembre 2012 par Olivier Walmacq

Mort en pleine été

Nous sommes à en plein mois d'aout de cette année 2012, précisément le 21, et, sur le pont Vincent Thomas situé à Los Angeles, un homme monte sur la passerelle et effectue une chute de plus de 50 mètres. De cette hauteur, impossible pour quiconque de survivre.

Ironie du sort ou reflet de notre époque, plusieurs personnes présente sur place sortiront leur portable pour filmer la scène.

L'homme qui vient de se donner la mort n'est autre que le cinéaste Tony Scott, frère du metteur en scène Ridley Scott.

Après l'annonce du drame, c'est la choc pour beaucoup de cinéphiles ainsi que pour les proches et la famille de Tony Scott. Personne ne comprend ce qui à poussé le réalisateur de 68 ans à commettre ce geste.

On évoque alors que le réalisateur aurait appris qu'il avait un cancer et se serait suicidé afin d'echapper aux symptômes de la maladie, information démenti plus tard par sa famille. Certains journalistes Français ironisent sur l'affaire avec indécence (il produisait et réalisait des "blockbusters", donc, il n'avait pas de soucis d'argent) tandis que d'autres evoquent rapidement le sujet avant de passer à autre chose.

Au final, on ne sait pas vraiment pourquoi Tony Scott à commis ce geste, même si les suppositions sont permises. Ce qui est certain, c'est que les mordus de péloches n'oublieront jamais ce cinéaste à la filmographie impressionnante.

Certes, Tony Scott n'a pas réalisé que des bons films, mais, il avait à coeur de divertir son public.

Un cinéaste pas comme les autres

Né en 1968 et frère cadet de Ridley Scott, Tony Scott découvre le cinéma alors qu'il à tout juste seize ans. Il joue alors dans le premier court métrage de son frère, Boy And Bicycle.

En 1973, l'homme, désormais diplômé en art graphique, fonde avec son frère une compagnie dédié aux films publicitaires nommé RSA (rien à voir avec le revenu minimum d'insertion).

Durant de nombreuses années, Ridley et Tony Scott signeront des films publicitaires et en profiteront pour affiner un style de réalisation bien à eux.

En voici deux, un pour la marque Saab signé Tony Scott et une autre pour Apple ou on reconnait bien le style de Ridley Scott.

Première réalisation

En 1982, Tony Scott s'est fait une réputation grâce à la publicité et décide de se lancer dans la réalisation de son premier long métrage. Des producteurs lui offre alors le projet d'un film musicale baptisé Flashdance, mais, le réalisateur ne sait que faire du script. Dans le même temps, un autre jeune réalisateur, Adrian Lyne, doit démarrer un film de vampire baptisé The Hunger. Celui ci doit composer avec des producteurs qui, à l'origine, souhaitait engager Alan Parker, tout juste auréolé du succès de The Wall.

C'est sur les conseils de ce dernier que Tony Scott se retrouve finalement en charge du projet qui deviendra, en france, Les Predateurs.
Le réalisateur engage alors Catherine Deneuve, à l'époque surtout connue pour ses rôles dans le Répulsion de Roman Polanski et Belles De Jour de Luis Bunuel, David Bowie, qui vient d'apparaitre dans Moi Christiane F. Droguée, Prostituée, et Susan Sarandon.

Malheureusement pour Tony Scott, le film est un échec totale aussi bien public que critique. Pourtant, The Hunger gagnera une réputation d'oeuvre culte avec les années.

Malgré tout, le réalisateur ne s'en remettra jamais complètement et reviendra d'ailleurs avec une série baptisé elle aussi The Hunger au début des années 2000 et ayant comme narrateur David Bowie.

Le début du succès

Après cette déconvenue, Tony Scott accepte la proposition du duo Jerry Bruckeimer/ Don Simpson qui lui propose de signer avec eux pour plusieurs long métrages.

Le premier d'entre eux sera Top Gun et mettra en scène Tom Cruise, alors une star montante, Kelly Mc Gillis, Val Kilmer, Meg Ryan, Tom Skeritt, Michael Ironside et John Sockwell.

Le film sera un immense succès public et critique en mème temps qu'une formidable publicité pour l'aéronavale Américaine et sera parodié bien des années plus tard dans Hot Shots.

Tony Scott honorera son contrat avec les producteurs et signera par la suite Le Flic De Beverly Hills 2 et Jours De Tonnerre ou il retrouvera pour l'occasion Tom Cruise.

Entre temps, il réalise le clip de Georges Michael, One More Try, que je vous propose de visionner ou re visionner.

En 1990, débarrassé du contrat le liant à Don Simpson et Jerry Bruckeimer, le cinéaste dirige Kevin Costner, Anthony Quinn et Madelaine Stowe dans un film assez méconnu, Vengeance (Revenge en V.O). Un an plus tard, il s'associe avec un autre gros producteur de film d'action, Joel Silver. Mais, Le  Dernier Samaritain ne marche pas auprès du public, malgré la présence de Bruce Willis.

Il faudra deux années à Tony Scott avant de revenir à la réalisation, en mettant en image un script de Roger Avary et d'un tout jeune scénariste encore peu connu à l'époque, Quentin Tarantino.

Histoire d'amour virant progressivement au bain de sang sur fond de sexe et de rock'n roll, True Romance rèste une des oeuvre les moins conventionnelle du cinéaste qui dirige, dans ce film, Christian Slater et Patricia Arquette. 
 

Tony Scott retrouve le producteur Jerry Burckeimer pour deux films, USS Alabama ou le cinéaste collabore pour la première fois avec le comédien Denzel Washington qui deviendra son acteur fétiche par la suite, et Ennemi D'Etat, ou le metteur en scène tourne avec Will Smith. Par ailleurs, Tony Scott dirigera également Gene Hackman dans les deux films.

Entre temps, le réalisateur fera tourner Robert De Niro et Wesley Snipes dans Le Fan,  une oeuvre celebrant l'amour du Baseball qui sera pourtant un échec. A noter que parmi les scénaristes se trouvera un certain Frank Darabont qui restera au final non crédité. En 2001, Tony Scott oppose Brad Pitt et Robert Redford dans Spy game, Jeux d'Espions.

Des films plus violents

2004 marque un tournant dans la filmographie et le style de Tony Scott qui, désormais, va signer des oeuvre plus violentes graphiquement et plus personnelles au niveau de la réalisation. C'est donc le cas de Man On Fire, sur un scénario de Brian Helgeland, ou le cinéaste dirige une nouvelle fois Denzel Washington, entouré de Christopher Walken et la jeune Dakota Fanning. L'histoire à déja été transposé au cinéma durant les années 80, par Elie Chourraqui avec Scott Glenn, mais, Tony Scott parvient à y imprimer sa patte via sa réalisation et fait de Man On Fire un succès.

En 2005, le cinéaste décide de transposer la vie de Domino Harvey, mannquin des années 80 qui, à l'auve des années 90, décide de tout plaquer pour devenir chasseuse de prime.

Le projet est dans les tiroirs depuis dix ans. Tony Scott décide d'en faire un hommage, portrait de celle qui fut une de ses amie et personnage qui l'a toujours fascinée. Il dédie son film à la jeune femme, décédée quelques mois avant la sortie.

Sur les conseils du scénariste Richard Kelly, il choisit pour le rôle principale Keira Knightley et l'entoure de Mickey Rourke (déja au casting de Man On Fire) et, à nouveau, Christopher Walken.

A sa sortie, le film baptisé simplement Domino , divise clairement les opinions, certains reprochant à Tony Scott d'avoir poussé les experimentations au niveau de la réalisation beaucoup trop loin.

En 2006, Tony Scott retrouve le producteur Jerry Bruckeimer et signe Déja Vu, une histoire voyage dans le temps. Pour l'occasion, le cinéaste choisit à nouveau Denzel Washington dans le rôle principal et retrouve également Val Kilmer, déja dirigé dans Top Gun et True Romance.

C'est en 2009 qu'il signe son second remake après Man On Fire, avec une relecture du film de 1974 Les Pirates Du Métro, rebaptisé L'attaque Du Metro 123. Il y dirige à nouveau son acteur fétiche Denzel Washington, mais, aussi John Travolta.

Le dernier long métrage de Tony Scott s'intitule Unstoppable. Il s'agit d'un film d'action ou Denzel Washington donne cette fois la réplique à Chris Pine.

Outre son activité de metteur en scène, Tony Scott à également été acteur occasionnelle dans des courts métrages. L'homme à également signé quelques épisodes de séries télé, notamment le tout premier de la saison 4 de la série Numbers, ou il officie également en tant que producteur officielle.

Depuis 1997, le bonhomme produisait également ses films via sa boite Scott/Free qu'il partageait avec son frère, mais, aussi, les oeuvres d'autres cinéastes comme Joe Carnahan pour Le Territoire Des Loups et L'Agence Tout Risques.

Inutile de dire que le cinéma ne sera plus jamais le mème sans ce cinéaste généreux qui nous à quitté trop tot.

Pour terminer cette chronique en forme d'hommage, je vous propose un spot publicitaire d'environ 9 minutes que Tony Scott à réalisé pour la marque BMW, en 2003.

Il dirige ici Clive Owen, James Brown, et Gary Oldman en diable, mème sans sous titre francais, ce spot (avec un scénario) est un vrai régal à découvrir d'urgence.

Vaya Con Dios, Tony, et merci pour tout ces moments que tu nous à offert grace à des films qu'on continuera inlassablement à visionner et faire découvrir.