Lagardère s’encanaille

Par Blended @blendedph

L’homme au 240 M € attire toutes les critiques. Au moment où il tente de précipiter sa sortie d’EADS, Arnaud Lagardère aurait du penser à détruire le « documentaire » (diffusé cette semaine sur la RTBF) et sobrement intitulé : « La belle, le milliardaire et la discrète ». Il y dévoile ses amours avec le mannequin Jade et un simili de Dame Claude alias la maman de la belle. Une première inexplicable dans l’industrie française. Quel patron a déjà osé montrer sa vie privée à ce point. Sans aucune pudeur. Celui que Nicolas Sarkozy considère publiquement comme « un frère », construit autour de lui un spectacle consternant. Comme si il voulait absolument prouver qu’il n’avait rien à cacher. Mais ne dit-on pas que seul survit le cœur secret, qu’il est l’écrin du bonheur ? Alors pourquoi mettre en lumière une intimité outrageante qui déconstruit un homme plus qu’il ne le grandit ? Pourquoi devenir metteur en scène de sa propre vie amoureuse ? Prouver son amour c’est bien, le garder secret c’est mieux.


Quand il déclare en 2011 « Je veux être très clair, on ne m’y reprendra plus ! » à propos de l’exhibition télévisuelle de sa relation avec la post adolescente Jade Foret, on peut penser que l’homme a eu un éclair de lucidité. Mais il n’en est rien. Son roman à l’eau de Jade ne dépasse pourtant pas la quatrième de couverture. Absolument vide de sens. Déconcertant par son voyeurisme imposé, cet amour à peine consommé semble déjà être consumé. Alors pourquoi continuer de nous l’imposer ? On a déjà assez à faire avec son ami Dominique Strauss-Kahn, si même les grands patrons se mettent maintenant à faire la Une de la presse poubelle, on est en droit de se demander pourquoi Laurent Ruquier ne pourrait-il pas avoir sa chronique quotidienne dans Les Echos ? Pourquoi ne pas aussi élire Cyril Hanouna comme nouveau patron du CSA ? Cauet deviendrait Ministre de la Culture et Audrey Pulvar serait nommée à la direction des Inrocks.


L’homme qui voulait au plus profond de lui-même être très modestement « une rock-star ». Il a déjà la femme, même si il lui manque tout le reste, c’est un bon début. Une question subsiste tout de même. Comment ce patron arrive t-il à obtenir (et à conserver) la confiance de ses actionnaires ? Comment faire totalement confiance à un homme qui dit face caméra : « Je m’en fous, j’ai aucun complexe, j’emmerde les gens. »