Lors d'un précédent commentaire sur le Go j'avais indiqué que je parlerais du kô. Le sujet est vaste et je ne le maîtrise pas. Je peux néanmoins donner la définition formelle du kô, l'éternité.
Une des règles du jeux de Go est qu'il ne faut pas jouer un coup qui reproduise exactement la même position qu'une position ayant déjà existée au cours de la partie.
Plaçons nous dans la situation suivante :
C'est à noir de jouer. Il y a une pierre blanche en atari i.e. elle n'a plus qu'une liberté. Noir prend cette pierre :
N1 est maintenant en atari et blanc pourrait donc la prendre à son tour si la règle ci-dessus n'existait pas. Puis noir, puis blanc, puis noir... l'éternité, le kô.
Donc noir prend la pierre blanche. Blanc doit jouer ailleurs avant à son tour éventuellement de reprendre la pierre noire. S'il souhaite reprendre cette pierre il doit donc jouer un coup assez menaçant pour que noir se sente obliger d'y repondre : c'est une menace de kô.
Noir devra lui aussi jouer une menace de kô s'il veut reprendre la pierre blanche.
On comprend ici que si noir à plus de menaces de kô à diposition que blanc il gagnera la bataille de kô (il connectera), la bataille d'éternité. Il faut donc avoir à chaque instant de la partie une petite idée des menaces de kô de l'adversaire et des siennes.
Une menace n'est jamais aussi forte que lorsqu'elle n'est pas mise en oeuvre (cf. dissuasion nucléaire). Au Go c'est un peu la même chose. On les laissera dormantes en refrainant son instinct (pour les plus virulents d'entre-nous). On attendra le dernier moment pour les mettre en exécution (juste avant qu'elles s'évaporent) et si lors d'une bataille de kô elles sont toujours à disposition et bien on se félicitera d'avoir supporter l'insupportable bridage.
Autre point : il se peut qu'il n'y ait pas la même nécessité pour blanc ou noir de remporter la bataille de kô. Cela a son importance car il y a plus de décontraction à se lancer dans une bataille sans enjeux que l'inverse. Après quand l'orgueil s'en mêle...
Il peut y avoir beaucoup d'enjeux dans une bataille de kô.
Attitude à prendre : pas de répugnance envers le kô. On aime le kô et on lui dit. Love!