ALGERIE : Un jeune avocat stagiaire subit des intimidations en raison de son activité militante en faveur des droits de l’Homme

Publié le 14 novembre 2012 par Kabyle @Madjid_SERRAH

Le Collectif des Familles de Disparus en Algérie (CFDA), la Ligue Algérienne pour la Défense des Droits de l’Homme (LADDH), le Syndicat National Autonome du Personnel de l’Administration Publique (SNAPAP), le Réseau des 

Avocats pour la Défense des Droits de l’Homme (RADDH) et le Réseau Euro-Méditerranéen des Droits de l’Homme (REMDH) expriment leur solidarité avec Me Youcef Benbrahim et dénoncent la suspension arbitraire dont il est victime en raison de son activité militante en faveur de la défense des droits de l’Homme. 
Youcef Benbrahim, vice-président de la section algérienne d'Amnesty International, est avocat stagiaire à Sidi Bel Abbès. Depuis la fin du mois de septembre 2012, il fait l'objet d'une suspension de facto de la part du Bâtonnier de Sidi Bel Abbès qui l’empêche désormais d'assister aux conférences de formation alors que sa présence est obligatoire pour la validation de son stage. Cette suspension a été communiquée uniquement oralement à Me Youcef Benbrahim qui est toujours en attente d'une décision écrite et motivée émanant de l'instance professionnelle habilitée à suspendre un stage prise conformément à la procédure prévue à cet effet. 
En sa qualité d'avocat stagiaire, Me Youcef Benbrahim a été invité avec les autres avocats stagiaires à participer une conférence de stage la Cour de Sidi Bel Abbès le 27 septembre 2012. Arrivé sur place, il a été entraîné dans une manifestation de protestation contre le film américain sur le Prophète « L'innocence des Musulmans » diffusé sur Youtube, manifestation organisée en lieu et place de la conférence de stage. Selon des déclarations du Bâtonnier rapportées par un quotidien d'information qui n'ont pas été démenties, il est reproché à Maître Benbrahim d'avoir critiqué la substitution de cette manifestation de protestation à la conférence de stage. Le Bâtonnier de Sidi Bel Abbès a été amené à s'interroger indûment sur les convictions religieuses de Me Benbrahim alors que le vrai problème réside dans l'instrumentalisation d'avocats stagiaires à des fins étrangères à la formation professionnelle. 
Nos organisations sont convaincues que Maître Benbrahim est arbitrairement suspendu en raison de son engagement légitime en faveur de la défense des droits de l'Homme.
Nos organisations dénoncent cette suspension arbitraire visant à intimider Maître Benbrahim et appellent le Bâtonnier à le réintégrer immédiatement au sein des conférences de formation de son stage ainsi qu’ à respecter sa liberté d’expression et d’association, garanties par les dispositions internationales en matière de droits de l’Homme, notamment la Déclaration des Nations Unies sur les défenseurs des droits de l’Homme et le Pacte International pour les Droits Civils et Politiques (PIDCP). CFDA 
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