Réunis en Italie entre le 5 et le 11 novembre 2012, des représentants de premier plan de la société civile indépendante algérienne, à l’invitation du Réseau Euro-Méditerranéen des Droits de l’Homme (REMDH), d’ARCI-ARCS et de la Plateforme des ONG italiennes au Moyen Orient et Méditerranée, ont appelé le gouvernement italien à soulever la question du respect des conventions internationales relatives aux droits de l’Homme dans ses relations avec l’Algérie en vue du Sommet algéro-italien, prévu le 14 novembre prochain à Alger.
A cette occasion, la délégation - composéede représentants de différentes organisations algériennes(le Collectif des Familles de Disparu(e)s en Algérie - CFDA, la Ligue Algérienne pour la Défense des Droits de l’Homme - LADDH, le Syndicat National Autonome du Personnel de l’Administration Publique (SNAPAP), le Réseau des Avocats pour la Défense des Droits de l’Homme – RADDH, l’association Agir pour le Changement Démocratique en Algérie - ACDA) - a tenu une série d’entretiens de haut niveau. Les membres de la délégation ont été reçus notamment par:
· La Commission droits de l’Homme du Sénat lors d’une audition organisée par le Président de la Commission, M. Pietro Marcenaro.
· Le Conseiller du Ministre pour la Coopération Internationale et l’Intégration, M. Mario Giro.
· L’Unité Droits de l’Homme et l’Unité Maghreb de la Direction Générale pour les Affaires Politiques et de Sécurité du Ministère des Affaires Etrangères.
Au-delà des rencontres institutionnelles, les membres de la délégation ont pu s’entretenir avec différents partis politiques, syndicats, associations de la société civile et medias dont RAI Radiotélévision italienne.
La délégation a également participé au Forum « Florence 10+10 » afin de débattre avec les militants de la société civile européenne de thématiques communes telles les relations entre l’Union Européenne et l’Algérie, le respect des droits économiques et sociaux, le combat quotidien mené par les syndicalistes, les militants associatifs et les citoyens pour la dignité. Ont également été débattus entre Européens et Algériens, la question de la justice et de la vérité et de la lutte contre l'impunité des auteurs des disparitions forcées et d'autres violations graves des droits de l'Homme en Algérie commises en Algérie durant la décennie 90, le combat pour l’égalité homme-femme et plus généralement la situation des droits de l’Homme et des libertés publiques dans un pays qui n’a pas encore connu de transition démocratique.
Les membres de la délégation ont exprimé à cette occasion leur extrême préoccupation face à la dégradation continue de la situation des droits de l’Homme et des libertés publiques et individuelles en Algérie à l’heure où l’Italie s’apprête à signer un Traité d’Amitié avec l’Algérie. La délégation appelle donc le gouvernement italien à soulever la question du respect effectif des conventions internationales relatives aux droits de l’Homme et au droit du travail, ratifiées par l’Algérie, ainsi que de l’article 2 de l’Accord d’association entre l’UE et l’Algérie, lors du Sommet du 14 novembre 2012 en réaffirmant l’engagement de l’Italie en faveur des aspirations démocratiques des peuples de la région suite au Printemps arabe.
Dans le cadre de l’action du gouvernement italien au sein de l’UE, la délégation a enfin rappelé que les questions du respect des droits de l’Homme, y compris l’égalité hommes-femmes, et des réformes démocratiques doivent également être incluses de manière prioritaire dans les négociationsen cours pour l’adoption d’un Plan d’action dans le cadre de la nouvelle Politique Européenne de Voisinage (PEV) sur la base de progrès tangibles vers une «une démocratie solide et durable», comme définie dans la PEV révisée.