Fiasco judiciaire ! Les mots sont tenus par le député EELV Noël Mamère et reflètent bien toute cette affaire de Tarnac qui n’en finit plus de rebondir. Les dernières avancées connues du dossier sur la carte bleue d’Yldune Levy, le rôle joué par un agent infiltré britannique et l’audition de dix-huit policiers ordonnée par la justice représentent autant d’éléments favorables à la défense. Une conférence de presse tenue ce matin par les avocats du groupe à l’Assemblée nationale, aux côtés de parlementaire de gauche, ont fait état de nouveaux éléments prouvant, selon eux, que les policiers ont falsifié certains éléments de l’enquête. Ils mettent également en cause l’utilisation d’informations fournies aux enquêteurs par un policier britannique « infiltré » au sein du groupe de Tarnac qui se sont révélées « fausses ». Il y a eu une « manipulation politique orchestrée au plus haut niveau pour organiser de façon théâtrale la fiction de la culpabilité de nos clients ».
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Saura-t-on un jour la vérité dans l’affaire Tarnac où un groupe de jeunes corrèziens avait été accusé d’avoir saboté une ligne de TGV dans la nuit du 7 au 8 novembre 2008, à Dhuisy, en Seine-et-Marne ?
La vapeur judiciaire s’inverse et cette fois, c’est la police qui est visée par une enquête. Un juge a en effet été nommé à la suite de l’ouverture d’une information judiciaire à Nanterre pour faux et usage de faux en écriture. La procédure vise la sous-direction antiterroriste (Sdat) de la Police judiciaire.
L’enquête de police avait fait l’objet d’une vive controverse, la défense et une partie de la gauche estimant qu’elle avait été fabriquée de toutes pièces pour accréditer l’idée qu’une menace violente existerait à l’ultra-gauche. La défense met aussi en doute un témoignage recueilli « sous X » qui présentait les jeunes gens de Tarnac comme des activistes dangereux. L’authenticité d’un procès-verbal de filature de la police, qui dit avoir surpris le soir des faits Julien Coupat et sa compagne à proximité d’une voie ferrée sabotée, est contestée.
Deux autres plaintes visant à blanchir les « dix de Tarnac » sont déposées dans ce dossier : la première, à Clermont-Ferrand, pour subornation de témoins ; la seconde, à Brive-la-Gaillarde, pour atteinte à la vie privée. Elles en sont au stade de l’enquête préliminaire.