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FAUX MÉDICAMENTS: L’appel à une Convention cadre, fédérée par l’OMS – BMJ

Publié le 14 novembre 2012 par Santelog @santelog

Pourquoi ne pas mettre en œuvre une Convention cadre, sur le principe de la Convention-cadre de l'OMS pour la lutte antitabac (CCLAT), mais pour la lutte contre les faux médicaments ? Une Convention internationale qui assurerait la qualité des médicaments et lutterait contre leur commerce illégal. C'est l'appel de ces experts canadiens, relayé dans l'édition du 13 novembre du British Medical Journal, quelques jours avant la tenue à Buenos Aires, de la première réunion du groupe de travail sur le sujet, de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS).


FAUX MÉDICAMENTS: L’appel à une Convention cadre, fédérée par l’OMS – BMJ
Les experts rappellent la récente épidémie de méningite mortelle, aux Etats-Unis, liée à la contamination de stéroïdes, le cas d'un médicament pour le cœur contenant un surdosage toxique d'un produit contre le paludisme ayant entraîné 125 décès au Pakistan, et celui d'un faux anticancéreux contenant de l'amidon et de l'acétone ayant circulé récemment au Canada et aux États-Unis.


Ce groupe international d'experts, dirigé par Amir Attaran de l'Université d'Ottawa au Canada, soutenu par des organisations telles que la World Federation of Public Health Associations, l'International Pharmaceutical Federation et l'International Council of Nurses rappelle que dans les pays pauvres, plus de 10% des médicaments sont des contrefaçons et que bien que la sécurité des médicaments soit meilleure dans les pays riches, les médicaments contrefaits causent toujours des milliers de réactions indésirables et de décès. Ainsi, dans l'Union européenne c'est désormais le type de produit qui fait l'objet du plus grand nombre de saisies aux douanes avec un taux d'augmentation estimé à 700%, sur une seule année, de 2010 à 2011.


Pourtant, et malgré les dégâts, il n'existe pas d'accord international sur la meilleure façon de lutter contre le trafic de faux médicaments, pas de définition claire et convenue au niveau international pour les différents types de médicaments illégaux, pas de système de surveillance pour évaluer l'ampleur mondiale du problème. Les auteurs vont plus loin et mettent en avant la nécessité d'autres types de traités internationaux, concernant d'autres types de trafics, comme le trafic d'êtres humains, le blanchiment d'argent, les paradis fiscaux.


L'exemple du commerce illégal du tabac et de la CCLAT: Avec la Convention-cadre de l'OMS pour la lutte antitabac (CCLAT), la réglementation sur le trafic de produits issus du tabac est plus rigoureuse et efficace que sur les faux médicaments. L'OMS vient ainsi, il y a quelques jours seulement, d'obtenir la signature de plus de 170 pays (hors Etats-Unis) sur le Protocole de lutte contre le commerce illégal ou contrebande de produits issus du tabac, un accord historique qui vient renforcer sa Convention cadre pour la lutte antitabac. C'est donc en synthèse, un appel à l'OMS, vers la mise en œuvre d'un processus similaire à celui de la CCLAT, mais pour la lutte internationale contre les médicaments contrefaits. Rappelons que l'Europe a sa Convention, Médicrime, signée en décembre 2010, qui constitue un instrument juridique criminalisant la contrefaçon mais aussi la fabrication et la distribution de produits médicaux mis sur le marché sans autorisation.


Source: BMJ2012;345:e7381 13 November 2012 How to achieve international action on falsified and substandard medicines (Vignette)


FAUX MÉDICAMENTS: L’appel à une Convention cadre, fédérée par l’OMS – BMJ
Lire aussi: Faux médicaments en UE: Médicrime, la convention qui criminalise la contrefaçon -


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