Paul Anna Kamiel Michiels ( Heist-op-den-Berg - 1948) n'a plus rien à prouver, si les Stones célèbrent leurs 50 ans de scène, Polleke Pap n'est guère éloigné de ce chiffre magique.
En cette fin 2012, quelques Gemeenschapscentra ou Cultureel Centra auront droit à une primeur: une tournée solo de l'ex Octopus, P P Michiels et moitié blonde de Soulsister!
't Candelaershuys à Uccle fait partie des salles privilégiées, la maison patricienne sera quasi pleine à l'heure du coup d'envoi, auditoire majoritairement féminin, comme d'habitude pour le playboy sexagénaire.
On ne mentionnera aucune moyenne d'âge, mais sache qu'on n'a pas vu des masses de lycéennes.
20:30, Paul se fraye un passage entre les fidèles assis, tout en soufflant dans un harmonica, il grimpe sur scène, sourit à Liesbet, frémissant sur son siège, et entame ' Zanger zonder blues', le credo ouvrant son récital ' The lonesome dreamer'.
Paul is a happy man... 't zonneke schijnt op mijn pelouse.. le blues il connaît pas!
Entrée en matière facétieuse précédant une première anecdote historique, c'est grâce à Buddy Holly que j'ai compris quelle serait ma vocation: chanteur!
A la guitare, ' It doesn't matter anymore', que Paul Anka a écrit pour Buddy Holly un an avant le plane crash fatidique.
Il traverse le mini-podium et prend place derrière l'imposant Yamaha en nous rappelant comment il a croisé Stevie Winwood, dont il était fan depuis l'époque Spencer Davis. Tout fier, il indique que c'est Winwood qui joue de l'orgue sur 'Sweet Dreamer' sur l'album ' Heat' de Soulsister.
Le superbe' While you see a chance', sur 'Arc of a Diver' de 1980.
Les Beatles, tout le monde se focalise sur Lennon/McCartney, mais, sur chaque album, il y avait une ou deux perles signées G Harrison... ' I need you'.
George, si tu m'entends au café Paradis, elle est pour toi !
Enchaînement normal sur un ' Lady Madonna' juteux.
Paul l'apiculteur pour une version nectar à forte dose de fructose de ' A Taste of Honey'.
Le fermier/encyclopédiste nous éclaire sur les raisons pour lesquelles les Beatles ont enregistré cette rengaine reprise par 276 artistes.... grand-mère, ça y est on va graver notre premier album annonce fièrement Paulo à la vieille dame.... kid, j'espère y entendre ' A taste of honey' .
' Please, Please Me' face B , titre 12!
PP Michiels, le chef-d'oeuvre ' Females' ayant tellement impressionné Bart Peters, que ce dernier présenta Jan Leyers à l'amateur de femelles.
Le reste est dans les livres d'histoire.
Pour rire, j'insère 'The way to your heart' dans mon hit de 1980.
A Uccle, les chaises font des bonds.
' Downtown' de la pop 22 carats, puis un retour à la guitare et au rock, ' Peggy Sue'.
Les insectes avaient la cote à l'époque: beetles, crickets... j'enfile les lunettes de ma secrétaire préférée, je prends les poses sixties guitar hero, et je fais la cour à la petite Peggy!
Le premier set s'achève par un impressionnant white soul moment, Paul reprenant impeccablement ' Rollin' the Deep' d'Adele.
45' , file au bar..
Une souriante voisine: qu'en pensez-vous, monsieur, c'est bon, non?
Tu acquiesces tout en sachant que tu préfères les shows avec full band et choristes, que donnent le tombeur de ces dames, l'impact est plus grand!
Set 2
' Changes' , pas une ride, sera suivi d'une nouveauté: ' No Rewind', un crooning à la Sting!
Paul, on connaît ton fantasme Lady Gaga, on sait que tu vas balancer ' Paparazzi', on ne te croit pas quand tu racontes que le poster est dans la chambre de ton fils, il est au dessus de ton lit, pervers...
La croisière s'amuse, en chemin, les chasseurs de scoop croisent Soulsister , ' Tell me what it takes', et Paulo/ Roméo continue son aubade à Julietta/Gaga en version Marx Brothers/ La Castafiore alla Scala.
Une ( belle) chanson triste: ' Sail back home' et un flash-back: 1972, dans ma Méhari, la même que celle de De Funès , les cheveux au vent, j'étais hippie, je passe par Paris, les filles ne portaient pas de soutien...
Paul, abrège!
Ok, après, direction la Bretagne.. en souvenir de ces temps bénis, ' Le petit jardin' de Jacques Dutronc, au son de harpe Alan Stivell.
Tendresse et nostalgie, merci monsieur Michiels!
Une autre de ses idoles, Ray Charles,' You don't know me', à te donner des frissons!
Elvis, ' Teddy Bear' , le Killer vient saluer le King, le piano s'énerve!
Seconde séance chaises bondissantes avant les trois minutes de rock à l'hospice, ' C'mon Ev'rybody', A 19 dans le jukebox du café 'Het Pleintje' à Heist-op-den-Berg, je connaissais les cinquante plaques par coeur, face A et B.
Uccle, les infirmières me signalent que c'est l'heure du dodo, vite une dernière, ' Gimme Some Lovin', Spencer Davis Group , le blue-eyed soul qui a rendu jaloux toute l'écurie Stax.
Paul, pourquoi t'as saboté cette bombe en y ajoutant 'Sweet Dreamer'?
C'est bon pour une fois, on s'est bien amusé!
Bye, bye, Uccle, rallumez les chandeliers!
Et le bis, fieu?
Il nous refait ' Zanger zonder blues' façon beatbox/ comedy capers et, puisque tout le monde a été sage, un cadeau Bonux, a capella, ' In my life' , John, Paul, George et Ringo!
15€ le CD, ils se vendent comme du massepain à deux semaines de la Saint-Nicolas!