On peut à la fois se promener et apprendre à connaître la nature.
On peut l'observer pour la connaître. On peut se promener en silence pour l'écouter et la vivre. C'est compatible et je préfèrerais largement que nous nous
promenions dans la même foret, pas toi au milieu des arbres, et moi au milieu des frênes et des hêtres...
J'aime aussi ressentir les vibrations de la vie, savoir que le monde qui nous entoure est vivant. Les celtes nous ont laissé des traces d'un savoir sur des lieux aux vibrations plus élevées que
d'autre, par exemple en élevant des menhirs qui sont comme des antennes.
J'ai quelques merveilleux souvenirs en forêt aussi, d'avoir été dans mes pensées et d'en lever les yeux pour regarder autour de moi. Et tout d'un coup, c'était comme si les arbres étaient plus
nets, avaient pris une présence incommensurable. Je ne sais pas comment l'expliquer, vraiment comme si tout était plus net, et présent, et moi présente. Le plus fort, c'était quand il y avait des
épicéas et de la neige, et du soleil. Et surtout sans le rechercher, sans m'y attendre.
Promenons-nous dans la nature jusqu'à ce que nous nous promenions le plus possible dans le même monde sans avoir à se le dire...
Je reconnais aussi beaucoup de constellations, et là aussi, je me sens dans la douceur d'un lieu connu. Comment peut-on sinon se sentir en sécurité dans l'univers ? Je peux aussi bien te montrer
les constellations que les regarder en silence, simplement à penser qu'on est bien et qu'on partage le même moment.
Connaître et apprécier n'est pas incompatible !
Et puis, quand on est séparés, quoi de mieux que de regarder le ciel, la lune, les étoiles ou les nuages, et de penser à quelqu'un ? Il suffit de se dire qu'il
voit la même chose pour se sentir un peu plus proches.