Le diable au confessionnal
Ce week-end, à la paroisse, sermon sur la confession du diable. Faut dire que ça m’a interpellé au niveau de mon vécu personnel, puisque ma dernière confession non moins tordue que celle du cornu remontait à pas longtemps avant et que j’avais subi comme qui dirait une sorte de Valls-hésitation méphistophélique. Voilà donc, en une psychanalyse bloguesque, mon dernier soulwashing sacramentel qui s’est opéré comme une mauvaise pièce en deux actes.
Le premier acte, c’était à la cathédrale de mon diocèse breton, moderne et se perdant, si ce n’est pas un pléonasme. Le prêtre – jeune, il faut le dire – s’était placé dans un rang, au vu et au su de tous, et très exactement au point G de la cathédrale, là où les voûtes anciennes permettent la diffusion large de toute parole dite au point G+50 cm vers tous les points de la susdite cathédrale. Autant balancer sa confession sur Fessebouc en clair, abandonner son pseudo, ou claironner en pleine rue un truc très honteux de la pensée unique contemporaine, genre antisémitisme en pensée, ou gros mot militariste en acte. Ayant entendu deux demoiselles d’âge avancé raconter leurs tentations de la chair, j’avoue avoir courageusement fui, tel le Louis de Funes moyen qui doit aller « là-bas ».
L’acte deux de la fabuleuse aventure de cette confession laborieuse se situe ensuite chez mon chanoine ensoutanné et Blackberrysé. Orgue lent et joyeuse ambiance, mais tchat anonyme du confessionnal sombre. Pas de nom, pas de visage, pas d’a-priori. Juste l’âme dans sa nuit qui cherche Dieu, dans le silence et la profondeur de son coeur, creusant en elle-même le puits de l’amour qu’il faudra emplir de la charité de sa mission propre. Confession de rêve, confession de fond, confession anonyme.
Tout çà pour dire que le rouquemoute Zuckerberg (créateur de Facebook) avec ses tchats plus ou moins anonymisés est un aussi fin connaisseur des âmes que les fondateurs des confessionnaux en 1515. Que les tripoteurs de bits numériques et pondeurs d’anonymats divers ont à voir avec les meneurs de vérité et de travail des profondeurs de la psyché humaine…
Bref, vive le confessionnal, son anonymat et son taf de fond…