Nouveau Latina, rue du Temple, 18h10. Si j’ai plus pour habitude de fréquenter le cinéma du Marais le samedi soir à 22h pour y assister aux mémorables séances de « Panic !Cinéma », cette fois-ci j’y allais en séance de rattrapage pour « César doit mourir », que je devais voir depuis près d’un mois mais dont je repoussais sans cesse le visionnage. Il était temps, car le film des frères Taviani commençait à ne plus passer dans beaucoup de salles…
Mais lorsque la lumière s’éteignit et que les crédits du générique d’ouverture apparurent à l’écran, quelque chose de vraiment louche se produisit. Alors que nous nous attendions tous à voir apparaître un univers carcéral (le film suit des prisonniers répétant « Jules César » de Shakespeare en atelier théâtral…) et des mots italiens, nous vîmes se former… une citation en anglais… puis des crédits en anglais… puis un titre en anglais par-dessus des champs de fleurs colorés : « House of Boys ». Ah. Bon. Ok. C’est pas le bon film. Dans la salle, l’émoi est palpable. Tout le monde se regarde, certains s’interrogent, mes voisins de devant paniquent, les p’tits jeunes du 4ème rang sont déjà prêts à quitter la salle. Chacun semble penser qu’il s’est trompé de salle.
Une minute plus tard, la salle se rallume et « House of Boys » s’interrompt juste au moment où un mec essaie de s’exploser un bouton devant son miroir. Et en quelque secondes, par la magie du numérique (qui était également le fautif sur l’erreur de film, remarquez…), le beau film des frères Taviani commença, documentaire largement scénarisé nous plongeant dans les répétitions d’une pièce de Shakespeare par une troupe de prisonniers. Au 5ème rang, l’endormi semble s’être à peine aperçu de ce qui venait de se produire. Cela m’a rappelé « Green Hornet » deux ans plus tôt, où j’avais dû également sortir en courant de la salle pour sauver la projection. Pendant que les spectateurs restent hébétés, je suis là pour sauver leur séance. Alors c’est ça, la vie de super-héros…