La plateforme de santé capte les données physiologiques d'un patient, où qu'il soit, et les interprète en fonction des informations passées. Un accès à la littérature médicale enrichit le point de vue proposé au médecin.
Une même plateforme en ligne de santé peut-elle suivre un patient pendant tous les cycles d'une maladie ? Les responsables du projet Chiron sont partis de cette question, pour mettre au point leur solution. Celle-ci consiste en une plateforme qui contrôle différents paramètres (cardiaques, température du corps et sueur), l'activité physique du patient, sa dépense énergétique, sa masse corporelle, ou encore sa pression artérielle, et qui évalue l'évolution à court et moyen terme de ces derniers. Cela, que l'individu soit chez lui ou en centre de soins. Le système permet au médecin d'avoir accès à ces données, en permanence, mais aussi à des informations antérieures (issues de la littérature médicale, ou encore des données sur des cas similaires). Le but : rendre le maximum d'informations disponibles, afin d’accompagner le médecin dans sa prise de décision. "Le projet a pour but d’apporter la santé à la maison, puis de passer du traitement à la prévention afin d’anticiper les risques et intervenir au préalable. Et enfin promouvoir la santé centrée sur les individus", explique à L'Atelier Silvio Bonfiglio New businesss opportunities manager au sein de FIMI, et rencontré lors du Co-summit 2012 organisé par ITEA2 et ARTEMIS.
Comment fonctionne le système ?
"Il faut être capable de détecter les symptômes dès que possible afin d’intervenir au plus vite", poursuit-il. Ainsi, le dispositif est en mesure de détecter rapidement les tendances dégénératives de l'état de santé du patient. Le patient portera donc des capteurs portables (trois heures dans la matinée et deux le soir avant le coucher). En outre, deux fois par jour, il mesurera sa pression artérielle, se pèsera prendra note de la température ambiante et de l'humidité. Toutes ces données sont collectées sur un smartphone et envoyées dans un centre médical à distance dans lequel les données sont comparées avec celles des jours précédents. Elles sont ensuite interprétées en fonction du profil du patient et présentées au médecin. En présence d'une situation critique, des alarmes sont générées automatiquement. Le médecin analyse les données et adapte si nécessaire l'intervention thérapeutique du patient. En outre, le système peut envoyer un retour au patient lui-même comme par exemple "s'il vous plaît, reposez vous", ou "faites plus d'activité physique". Mais surtout il fournit un retour au médecin qui peut ainsi prendre les décisions les plus appropriées.
Maladie spécifique
Rien de révolutionnaire à cela, mais un système plutôt complet qui pourrait du coup trouver entièrement sa place. D'autant qu'il peut être adapté à une maladie et à un patient spécifiques. Dans les essais médicaux de Chiron "nous nous pencherons sur les patients atteints d'insuffisance cardiaque congestive (ICC) de classe 3 (un état de santé chronique très critique)". Les paramètres qu’ils surveilleront sont les suivants: les signaux d’élétro-cardiogramme qui sont ensuite traités, l’activité physique du patient, son indice de dépense énergétique grâce à un algorithme, sa température corporelle et son indice de sueur etc. Afin de bénéficier d’une validation médicale, les initiateurs du projet ont établi un partenariat avec deux hôpitaux. "L’un est à Rome et l’autre à Southampton. Dans chacun de ces hôpitaux, cinquante participants sont observés pendant neuf mois", ajoute Silvio Bonfiglio.