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Voici une nouvelle qui devrait ravir les grandes entreprises qui bien sûr se fichent d’une guigne des petites PME et du sort des salariés et qui trouvent la « trajectoire de compétitivité » des Démocrates trop timorée et ont pris les devants depuis bien longtemps. C’est un pourtant véritable choc de compétitivité que les partisans des chocs à tout va évoquent peu.
Elle a été relevée par le Parisien ce matin: plus de 300 000 salariés étrangers « low-cost » exercent en France à « coûts cassés » en toute légalité. Ce nombre a plus que triplé en France depuis 2006, ce qui démontre qu’il y a de l’activité en France mais que bon nombre d’entreprises sont plus soucieuses de leurs bénéfices que de se sortir de la crise, qui n’a de réel que le nom.
Il ne s’agit pas bien sûr ici de jeter la pierre à des étrangers qui fuient la crise que traverse leur pays d’origine mais de dénoncer des pratiques qui tout en étant légales, rabaissent de jour en jour les droits à un salaire décent qui permette de vivre dignement et des conditions de travail garanties. Le nivellement par le bas dans sa plus grande splendeur qui confirme bien « le foutage de gueule », pardonnez cette expression triviale, dont nous faisons l’objet de manière quasi permanente et qui démontre également la dérive dans laquelle s’inscrivent les entreprises de plus en plus, à savoir le refus de leur rôle sociétal et qui deviennent simplement des objets d’investissement. Rappel de base: l’économie doit être au service des Hommes et non le contraire.
Le « plombier polonais » a été depuis longtemps remplacé par les Roumains, Espagnols, Portugais.
Promenez-vous un jour dans les forêts landaises et vous ne rencontrerez que des abatteurs espagnols.
« Le carré de Jaude à Clermont-Ferrand? Réalisé par des Polonais payés selon les syndicats 5 € de l’heure et employés par Sendin, une entreprise polonaise sous-traitante d’Eiffage. Les élagueurs de l’électricien ERDF à Mons, en Haute-Garonne? Des Espagnols travaillant cinquante-quatre heures par semaine pour un sous-traitant espagnol de l’entreprise publique. » (Source: Le Parisien)
La directive Bolkenstein qui permettait à tous les ressortissants de l’Union européenne de travailler aux conditions sociales de leur pays d’origine avait été rejetée. Mais depuis sont apparues les Sociétés étrangères de prestations de services auxquelles ont recours bon nombre d’entreprises, en particulier du bâtiment, pour recruter « à des prix attractifs » de la main d’oeuvre venue à l’origine de l’est mais désormais aussi des pays en crise. Les salariés étrangers détachés restent rattachés et cotisent auprès de l’organisme de sécurité sociale de leur pays d’origine. Aucune autorisation de travail est requise.
Bref, c’était bien la peine de faire un cadeau de 20 milliards supplémentaires…
On se fiche du monde, la complicité politique est flagrante. Un Etat qui ne voudrait pas réellement de ces pratiques pourrait s’en débarrasser, assez d’histoires.
Bâtiment, agriculture aujourd’hui. Mais demain, ce seront d’autre secteurs qui seront touchés par ce dumping social intra-européen: médical, informatique, enseignement, …. Y a pas à dire, qu’elle est loin l’Europe espérée…
Le professeur Herbert Brücker, expert en migration au sein de l’Institut pour le marché du travail et la recherche d’emploi (IAB) de Nuremberg, en Allemagne, note que «dans l’ensemble, la libre circulation de la main-d’œuvre au sein de l’UE est clairement un succès, puisqu’elle se traduit par une amélioration de la productivité du travail, des avantages nets en termes de bien-être et une plus grande liberté individuelle». Sans commentaires…
Source: Boursier.com
A lire:
- Article très intéressant sur Munci
- Entretien du sénateur de la Mayenne, Jean Artuis
A voir:
Le portail Européen sur la mobilité et l’emploi EURES
A télécharger:
- Sociétes prestataires de services document d’information d’Entreprise Europe Service
- Bilan_Prestation_Service_International_2008 , rapport 2009 du Ministère du Travail