Holà Chicas, Holà Chicos,
Après 15h de bus, nous voici arrivés à Puerto Natales au Chili. Et oui, cela veut dire que l’Argentine est finie et que le Chili c’est (re)parti !
Puerto Natales est une petite ville paisible où les backpackers séjournent dans l’unique but de préparer leur trek dans le parc de Torres Del Paine. Nous louons donc une tente (bon marché ; une erreur sur laquelle nous reviendrons), un réchaud, et bourrons notre sac de pâtes dont nous allons nous nourrir pendant les 4 prochains jours. Mon gros sac de 70L doit bien peser 12/13kg, Stef portera l’eau, l’appareil photo et les céréales du matin…Je crois que je me suis fait rouler ;)
Nous partons donc le lendemain pour ce fameux W, un des treks les plus connus au monde dans le cœur de la Patagonie Chilienne. Le W est mythique car il est magnifique mais aussi assez difficile (plus de 70km de marche et des conditions climatiques incertaines : pluie, vent, neige…).
1er jour : Nous avons un super temps et en profitons pour aller directement au Torres. La pente est rude mais la vue est magnifique. Nous en prenons plein les yeux. Le soir nous montons la tente et faisons cuire nos pâtes au froid…J’en fais tomber la moitié dans la terre en les égouttant, le repas est donc assez frugale…
2ème jour : La nuit a été rude car la pluie est tombée et s’est transformée en neige sur le matin. Il fait froid, très froid, on dort tout habillé dans nos duvets grand froid (censés tenir jusqu’à -6°C). Stef enfile les couches, 6 pour le haut (seconde peau, 2 T-shirts, sweat, polaire, et Kway), 2 pour le bas (legging fourré en polaire sous le pantalon), sans oublier les gants et le bonnet. La visibilité est moyenne mais nous permet quand même de profiter de la vue sur le lac. Le terrain est cependant assez compliqué et les passages de rivières finissent souvent les pieds dans l’eau ou pire dans la boue. Cette journée fut la plus longue du trek : 10h de marche sous la pluie, la grêle, la neige et le vent..
3ème jour : La nuit a été encore plus difficile à cause du vent qui s’est levé. Il souffle tellement fort qu’il y a des courants d’air dans la tente. Stef est gelée et me répète 50 fois qu’elle est bien gentille de m’accompagner dans cette galère ;) A chaque bourrasque nous sommes réveillés en sursaut ! Au matin, quand nous partons marcher, le vent et la neige sont encore très forts, mais cela ne nous empêche pas de pousser jusqu’au point de vue. Le vent y est terrible et une rafale plus forte que les autres envoie Stef à plat ventre dans un buisson ! Heureusement que nous n’étions pas devant la falaise ;) Toute l’après midi et même le lendemain, nous traversons la partie du parc qui a brulée en 2011. C’est impressionnant de voir tous ces hectares de forêt calcinés à cause de l’inconscience d’un Israélien qui a voulu brûler son papier toilette et qui a en fait cramé la moitié du parc.
4ème jour : Dernière nuit de camping et probablement la pire. Les bourrasques de vent de la nuit dernière sont devenues 2 à 3 fois plus fortes et il n’y a pas un seul arbre sur le campement. Seules les tentes de compet’ résistent (c’est-à-dire les North Face). Mathilde, qui nous accompagne depuis le début du trek voit sa tente exploser et la nôtre donne de gros signes de faiblesse. Au final, nous trouvons un coin un peu abrité pour nous entasser à 3 dans une tente 2 places. J’ai quand même été obligé d’aller replanter les sardines qui se sont envolées 2 fois pendant la nuit. Le lendemain, trek de 8h jusqu’au glacier sous un grand soleil et retour en bateau.
Au final, ce trek en autonomie a vraiment été fort en émotion. Quel bonheur d’être immergé dans cette nature sauvage, de boire l’eau des torrents, de camper parmi les renards et les rapaces…Les paysages sont magnifiques et surtout incroyablement variés. Dites vous que c’est 100 fois plus impressionnant en vrai que sur les photos.
A bientôt pour de nouvelles aventures !
Jiss&Stef