Léonard de Vinci © Inconnu
Le désespoir. C’est l’état d’esprit dans lequel se trouvent des centaines de milliers de personnes en Europeen raison de la crise et des soins prodigués par la troïka qui demande pourtant encore plus de sacrifices.
Certes, le désespoir n’ pas attendu le crise pour s’emparer des plus fragilisés, mais son emprise ne fait que s’accroître et cela résulte d’une action consciente, calculée et programmée de la par tous ceux qui ont fait de l’austérité un système de gouvernance. La gouvernance par la dette et la paupérisation, vaste programme.
Le désespoir social qui amène une mère à vendre ses organes pour se sauver elle et sa fille de la misère était inimaginable dans nos sociétés que nous avons qualifiées de civilisées. On s’est targué bien souvent de notre différence avec les sociétés à l’anglo-saxonne du chacun pour soi vers lesquelles nous nous orientons, poussés par l’air du temps et par tous ces imbéciles qui parce qu’ils ont réussi – souvent grâce ou sur le dos de ceux qui ne parviennent pas en haut de l’échelle sociale- pensent qu’ils constituent une élite et façonnent un monde à leur image et surtout à leurs intérêts. Le Traité transatlantique, l’accès de la Chine au premier rang mondial en 2016, ne laissent présager rien de bon.
Ben voilà en tout cas c’est fait. Suicides, ventes d’enfants et maintenant ventes d’organes. On craint donc le pire pour la suite. Tuer les vieux, des tests physiques et de QI dès le berceau? Tout est possible.
Le système est à bout, au terme de ses capacités à se régénérer, et peu à peu, sournoisement nous retombons dans les pratiques d’autres temps ou d’autres lieux.
« MADRID Une chômeuse espagnole, âgée de 44 ans, a annoncé dimanche proposer à la vente tous les organes qui ne seraient pas indispensables à sa survie pour se payer un logement pour elle et sa fille.
« J’ai d’abord mis en vente un rein, maintenant je propose aussi les cornées de mes yeux, un de mes poumons, un morceau de mon foie… Je vends n’importe quel organe de mon corps à qui peut le payer, et je fais cela parce que je suis tout simplement désespérée », a déclaré la quadragénaire dans une interview filmée et diffusée dimanche sur le site internet du quotidien El Mundo.
« J’ai besoin d’un logement (…) pour y installer mon foyer, dans un endroit digne », a-t-elle déclaré en indiquant être sans travail et souffrir d’une incapacité à 66% à cause des mauvais traitements que lui a fait subir l’homme avec qui elle a vécu pendant 18 ans et qui veut maintenant la faire expulser de la maison où elle vit avec sa fille.
« J’ai reçu un préavis d’expulsion pour ma fille et moi. Nous n’avons pas de famille, nous ne savons pas où aller », a expliqué la quadragénaire.
Selon El Mundo, la femme a publié il y a deux semaines une annonce sur Internet pour proposer ses organes à la vente.
« Je n’ai pas d’autre moyen pour essayer de sauver ma vie et celle de ma fille. Si avec le temps qu’il me reste à vivre je peux ainsi donner à ma fille la force qui lui permette de sortir de cette situation, bien sûr, je vends mes organes », a déclaré la quadragénaire en indiquant ne pas avoir fixé de prix.
Selon El Mundo, la femme n’a pas reçu d’offre pour ses organes, mais a déjà pris contact avec un médecin à Melilla (enclave espagnole sur la côte marocaine) dans la perspective d’un éventuel prélèvement.
« En Espagne, il est pratiquement impossible de faire un prélèvement d’organe suivi d’une transplantation sans que les autorités compétentes ne soient au courant », assure le quotidien espagnol, qui précise que la quadragénaire encourrait dans ce cas une peine de 12 ans de prison pour trafic d’organes »
Source: Nouvel Obs
Pour aller plus loin:
Le commerce illégal d’organes humains est en plein essor dans le monde. L’Organisation mondiale de la santé estime en effet que près de 10.000 opérations clandestines sont réalisées chaque années dans le monde. Ce marché ne connaît pas la crise.
Plus de 106.000 transplantations ont été réalisées en 2010 dans les quelques 95 Etats membres de l’OMS, soit seulement 10% des besoins mondiaux. Le Guardian a révélé en mai 2012 qu’une greffe sur dix aurait été pratiquée illégalement et que les reins seraient parmi les organes les plus prisés de ce marché parallèle.
De son côté, l’OMS a rappelé les principes qui régissent le don d’organes. Dans la Déclaration d’Istanbul, il est ainsi précisé que cet acte doit répondre à des critères cliniques et éthiques, et qu’en aucun cas il ne doit donner lieu à une quelconque rémunération du donneur. (France Soir)
En septembre, un témoignage particulièrement horrible sur le trafic d’organes au Kosovo a été publié par le Point.
Une Heure sur Terre présente un documentaire unique sur le trafic international d’organes humains. Les médias l’ont baptisé « Dr Horreur ». On pense que cet homme, qui a résidé au Canada, a opéré l’un des plus gros réseaux de trafic international d’organes à avoir jamais été démantelé.
Pendant plus de 10 ans, Santosh Raut alias Amit Kumar aurait procédé à plus de 500 transplantations de rein dans ses hôpitaux clandestins indiens. Pourtant, il n’avait pas de formation de chirurgien. L’enquête de Chantal Lavigne nous entraîne dans plusieurs pays et montre la difficulté d’enrayer le trafic d’organes, malgré la mobilisation de plus en plus grande de la communauté internationale.
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