Je t’aime… Moi non plus…

Publié le 13 novembre 2012 par Dodo44

Si je m’amuse à reprendre le titre de ce succès mythique des années soixante, c’est qu’il illustre à merveille un dilemme typique. Aimera-t-on la façon dont je distribue allègrement mon amour? À l’instar du chaton qui nous offre fièrement sa proie, l’autre saura-il recevoir l’expression unique de nos émois?

Comme réponse, chers bogophiles, la vie me présenta une bouchée que je trouvai plutôt géante à avaler. C’était lors de l’hospitalisation d’une amie.

Pendant une semaine, j’allais dîner avec elle chaque midi. Je profitais de ce moment béni pour l’interroger et découvrir comment l’aider. Un jour, exaspérée par mon insistance, elle me dit : Arrête de me poser toutes ces questions! Ne vois-tu pas combien je souffre? Vraiment, tu ne m’aimes pas!

La bouche m’en devint bée de stupéfaction. Pardon? Moi? Je ne t’aime pas? Ma foi, c’est vraiment n’importe quoi…

Une fois le choc de cette invention estompé, je repris possession de mes esprits. Puis, je pris les mains de mon amie et la regardai tendrement. Avec toute mon affection, je fis référence à cette fabuleuse conversation que nous avions eue dernièrement.

C’était à propos de ton immense peine, à l’époque où tes enfants ne voulaient rien savoir de tes suppléments. Tu étais tellement triste qu’ils refusent ton aide. Et de l’incroyable souffrance dans laquelle j’étais, quand tu m’as connue. Tes conseils et tes produits m’ont tellement aidée avec la fibromyalgie, au point que je m’épanouis pleinement aujourd’hui.

Te souviens-tu de l’immense leçon que nous avons retenue?

Des images dansaient dans ses yeux baignés d’émotions. Elle fit signe que oui.

Sa mémoire revenue, elle résuma : Nous avons compris que mes enfants ne voyaient pas que c’était ma façon à moi de les aimer. En voulant leur donner les meilleurs produits possibles, je leur donnais aussi tout mon amour. J’insistais parce que je tiens à eux.

Je poursuivis : Tu vois? C’est la même chose pour moi. J’insiste avec mes questions, parce que c’est ma façon à moi de t’aider à moins souffrir en comprenant d’où vient ton fardeau et en trouvant le cadeau. C’est ma manière de te dire combien tu comptes pour moi. Je veux être là pour toi comme tu l’as fait autrefois.

Sereine, elle conclut : Dès que je perçois la forme dans laquelle l’autre choisit de m’aimer, les « Je t’aime » circulent à volonté.

Émue à mon tour, je l’enveloppai dans mes bras d’amour.

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