Placebo, on les a adorés autant qu’on les a détestés et c’est avec une appréhension certaine qu’on a mis en route B3. On avait un peu peur que ça nous fasse l’effet Muse sur notre organisme. Heureusement, ça n’a pas été le cas.
L’entrée en matière se fait donc sur le morceau titre B3. Placebo nous resservent ce qu’ils savent si bien faire, sans grande nouveauté avec ce refrain efficace, qui fait d’ailleurs la seule force du morceau. On n’est pas encore totalement sûr d’accrocher à B3. Mais laissons-leur un peu de crédit. I know you want to stop prend le témoin et c’est avec un peu plus d’intérêt qu’on s’attarde sur ce morceau où la batterie semble être au cœur. Un Brian Molko à deux voix au micro et arrangement plus basiques. On commence à être séduit un peu plus. Mais le salut de Placebo arrivera véritablement sur les 2 chansons suivantes.
The Extra nous délivre une nouvelle facette du trio. Une mélodie intéressante, un batteur un peu en retrait pour recentrer l’intérêt sur la basse de Stefan Olsdal et le piano. Les paroles sont aussi ce que Placebo a su faire de mieux : « Si je ne suis qu’un figurant dans le film de ma vie, je me demande qui est le réalisateur. » Bonne question ! Notre mention spéciale revient à I.K.W.Y.L. (I know where you live). Pourtant bien plus classique musicalement que The Extra, l’ambiance toute particulière de ce titre nous prend au ventre et nous rappelle pourquoi on a autant aimé Placebo par le passé. Le groupe est revenu à la source de leur force. Ce n’est pas nécessairement les grosses guitares à la B3 mais bien cette atmosphère inquiétante et oppressante qu’on retrouve là. Avec un final, rappelant Black Eyed (en tout cas au niveau du rythme de batterie) I.K.W.Y.L. répond à tous les codes Placebo dans tout ce qu’ils ont de meilleur. L’EP se clôt sur Time is Money. On se laisse prendre par cette longue balade de 7 minutes même si ce n’est pas franchement un morceau extraordinaire.
Si on reste sur notre fin avec ces 5 titres, on entrevoit une petite éclaircie dans notre relation musicale avec Placebo. Battle For the Sun ne nous avait pas emballé. Espérons que son successeur saura nous raccrocher au wagon Placebo. Affaire à suivre donc.
(Par contre, va falloir faire un effort sur la pochette de l’album parce que là, franchement, c’est plutôt affreux !)
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