Touchés par la situation des sans-abri, des Berruyers ont décidé d’agir. Réunis dans l’association ActionFroid, ils leur ont apporté de l’aide hier soir dans le quartier Saint-Bonnet.
Les températures baissent doucement mais sûrement, rendant plus difficile encore la précarité. Des bénévoles berruyers touchés par la situation des sans-abri ont décidé de ne pas attendre. Hier, à Saint-Bonnet, l'association ActionFroid offrait couvertures et bols de soupe, sourire et chaleur humaine.
« Le Berrichon est solidaire, ici les gens sont authentiques. » Le regard clair de Mylène évalue les dons, les coups de main. En une semaine cinquante personnes ont adhéré à sa démarche : aller à la rencontre des plus démunis, de leurs besoins et y répondre grâce à la solidarité. Émue par un jeune couple sans-abri, Mylène a fait circuler leur photo sur Twiter et Facebook, les Berruyers ont répondu à l'appel.
Elle n'a rien d'une assistante sociale
Pourtant cette bénévole active n'a rien d'une assistante sociale, n'a jamais travaillé dans le domaine humanitaire. Plus prosaïquement elle vend des meubles et s'est toujours dit que ce n'était pas normal que des gens vivent dehors.
Mylène n'en est pas à son coup d'essai. À peine arrivée de Castelnaudary (Aude), elle a repris sa place de maraudeuse solidaire des plus fragiles. « L'heure n'est pas au jugement, mais à l'urgence », répète-t-elle. Dans la rue, il y a des jeunes, des femmes de plus de cinquante ans, des handicapés et des accidentés de la vie de plus en plus nombreux. » Pas de discours politique mais une démarche citoyenne qui lui fait rejoindre l'association de Laurent Eysat, ActionFroid, née spontanément sur Facebook.
Le réseau a fait social, multipliant les aides et lui a permis de remplir sa cave de couvertures, de pulls et de manteaux. « Je suis fière d'être berrichonne : Ce sont de vrais dons, propres et en bon état. C'est beau. »
De l'imagination
Pour leurs actions engagées, les bénévoles ont de l'imagination. Une Vierzonnaise fait tricoter des écharpes distribuées avec la soupe, une idée que Mylène aimerait développer avec des mamies berruyères pour tricoter des liens. Alors idéaliste ? Avec un sourire, elle s'en défend : « Non, optimiste plutôt. Je suis une battante et je ne baisse jamais les bras. »
Hier soir, ils étaient sept ou huit à tremper la soupe préparée par Fabien. « Une soupe qui sent bon, une soupe maison ! » se régale une jeune femme. Pour les trois bénévoles du soir, le plaisir est partagé. « On s'est débrouillé avec les légumes de beau-papa. »
Il faudra définir un prochain rendez-vous, une fois par semaine. Bruno qui sent le froid traverser sa toile de tente, se réjouit de l'aubaine, « avec un blouson, des chaussettes ». Comme Léo, dix-huit ans, il apprécie ces maraudeurs d'un nouveau genre. « Ce sont des gens comme tout le monde qui donnent un coup de main. » Rémy promet qu'il aidera s'il s'en sort, « on n'oublie jamais la rue, on est tous des frangins ». Pourtant, il s'inquiète : « Cette maraude-là ne va pas plaire à tout le monde. »
Pour Mylène, ActionFroid complète la maraude de Saint-François, et elle est prête à apporter son aide, ne veut pas déranger les structures. Plus tard, la camionnette offrira le pain, la soupe et le camembert un peu plus loin. « Quand on me demande pourquoi je fais ça, je ne sais pas ; mais moi je me demande pourquoi les gens ne le font pas. »
Mylène, 06.20.64.41.55 courriel : [email protected] ou sur Facebook
Ariane Tobeluchy, Le Berry