De l’avenir je sais peu de chose,
mais je vois devant moi le jugement dernier.
Ce jour, cette heure
exalteront notre nudité.
Dans la multitude personne ne cherche l’autre.
Le Père retire la croix comme une écharde,
et les anges, bêtes des cieux,
ouvrent la dernière page.
Alors nous disons : je t’aime.
Je t’aime beaucoup. Et dans le tumulte soudain
nos sanglots une fois encore libèrent la mer,
avant que nous nous mettions à table.
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János Pilinszky (1921-1981) – Traduction de Sarah Clair et Lorand Gaspar