Le pacte de compétitivité a été présenté la semaine dernière par le gouvernement suite au rapport Gallois. Je passe vite sur le diagnostic, il est connu de tous et il est accablant pour notre économie.Ce rapport montre clairement que le décrochage de la France s’accélère depuis 10 ans, en clair depuis l’entrée en vigueur des 35 heures.
Je retiens plusieurs choses du « pacte national pour la croissance, la compétitivité et l’emploi » que Jean-Marc Ayrault a défendu. D’abord, et c’est un point important, le PS reconnaît que la compétitivité, donc le coût du travail, est un élément essentiel pour nos entreprises et pour la prospérité de notre économie. C’est important car dans ce domaine, la gauche a longtemps été dans le déni de réalité. Le diagnostic posé par Nicolas Sarkozy pendant la campagne était le bon.
Le choix du gouvernement d’opter pour un crédit d’impôt plutôt que pour une baisse immédiate des cotisations me laisse septique. Je comprends les raisons qui ont poussé le gouvernement vers cette méthode mais je crains que la complexité du système nuise à son efficacité.
Concernant le financement de ces 20 milliards d’allégements d’impôts sur les entreprises, l’exécutif va relever les taux de TVA qui passeront de 7% à 10% et 19,6% à 20% à compter de début 2014. Le taux réduit passera de 5,5% à 5% histoire de faire passer la pilule (amère) à gauche de la gauche. Il faut dire qu’on a du mal à comprendre la logique de François Hollande. Il rejette la hausse de la TVA voulue par Sarkozy en juillet pour améliorer la compétitivité de la France avant de l’augmenter en octobre pour améliorer la compétitivité de la France. Par ailleurs, le premier ministre avait promis de ne pas toucher à la TVA fin septembre sur France 2. Quelle cohérence.
De même, dans le budget 2013 voté il y a un mois, le gouvernement a augmenté fortement la fiscalité des entreprises (10 milliards) avant d’annoncer aujourd’hui une baisse de cette même fiscalité au nom de la compétitivité…Tout cela est parfaitement cohérent.
Au bout du compte, si la direction prise est la bonne, le chemin emprunté pour atteindre l’objectif n’est pas le bon.
Allez, pour finir et pour mémoire, voici un tract de campagne du PS. Il ne faut pas avoir la mémoire courte.