Cette review a été écrite par Yann. Ces propos n’engagent que lui.
Ainsi soient-ils, keskecé ?
C’est tout simplement une série Arte, comme la chaîne a l’habitude d’en faire quelques unes depuis quelques années. Il y avait eu entre autres Xanadu, qui avait fait sensation l’année dernière. Cette année, on va à l’opposé de l’empire du sexe, puisque l’on entre dans un séminaire avec Ainsi soient-ils, la série des séminaristes.
Ils sont donc 5 à ressentir l’appel de Dieu : Emmanuel, l’ancien archéologue, Yann, le jeune chef scout breton, José, l’ancien taulard, Guillaume, l’homo qui se cache et qui s’occupe de sa sœur à la maison, et Raphaël, le gosse de riche qui a fait sciences-po et dont les parents veulent qu’ils reprennent l’entreprise familiale au lieu de chercher à reprendre une multinationale dont le siège est basé à Rome.
Chaque séminariste se prêtre bien au jeu (désolé, il fallait que je la fasse). Ils sont sous la direction du père Fromenger (interprété par le magistral Jean-Luc Bideau). Le père Bosco assiste le père Fromenger et le soutient. Jusqu’à un certain point. N’oublions pas enfin Monseigneur Roman, le big boss en France, interprété par feu Michel Duchaussoy qui jusque dans son dernier rôle était parfait.
Les prêtres vivent des hauts et des bas. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, les prêtres ne restent pas enfermés tout le temps. Ils sortent, vont à la fac où ils sont chahutés, où certains refusent leur présence. Le débat est ouvert, et il y a une certaine forme de respect malgré tout. Puis on s’aperçoit qu’un des séminaristes, Guillaume, décide d’aider sur le terrain ces militants. Pourquoi ? Parce qu’il était lui-même ancien militant et il était accessoirement le copain du leader des militants dont j’ai oublié le prénom. En parallèle, Yann est appelé par une fille pour monter un concert. Il commence à finalement s’accrocher à cette fille et s’apercevoir qu’elle lui plaît un peu plus que prévu. Gauthier refuse de prendre la suite de l’entreprise familiale et s’aperçoit que son père a fait des choses peu catholiques à la direction et fait porter le chapeau à son frère qui finit par se suicider. Emmanuel quant à lui a un passé louche, également pas très catholique, et ses fouilles à Carthage ont entraîné le viol d’un garçon. Quant à José, il a ressenti l’appel de Dieu juste après avoir commis un meurtre.
Tout ce petit monde est sous la direction du père Fromenger, qui est pris au milieu d’affaires politiques pour l’élection à la tête de l’assemblée catholique de France, et est donc en conflit avec Monseigneur Roman, cardinal candidat à la réélection. Le cardinal fait jouer ses relations à Rome pour mettre à pied Fromenger. Ce personnage de Fromenger, personnage principal de la série est attachant. Il a ses petites combines à lui pour faire fonctionner le séminaire, mais malgré tout il tient bien la baraque. Ces combines malgré tout ne sont pas très légales. Et c’est bien là-dessus qu’essaye de jouer Roman.
Sauf que Fromenger est soutenu par le père Dominique Bosco, qui le soutient jusqu’au point d’aller à Rome pour le défendre. Mais au retour de Rome, celui-ci découvre les combines du père Fromenger, et n’apprécie pas du tout d’avoir été pris pour un idiot, et encore moins de voir celui qu’il considérait comme une idole contourner la loi.
On ne va pas rentrer encore plus dans les détails. Ce qu’on retient de cette série, c’est un jeu d’acteur qui n’est pas si mauvais que ça. C’est quelque chose qui me faisait peur, j’avais quelques appréhensions à ce niveau-là : avoir un Jean-Luc Bideau trop haut au niveau du jeu et le reste beaucoup plus faible. Ce n’est pas le cas, et même si le jeu est un peu stéréotypé par moment, je pense que les comédiens sont assez bien choisis.
Par ailleurs, en ce qui concerne les intrigues et les personnages, le tout est assez bien choisi. Les intrigues sont assez surprenantes. Il y a quelques bons rebondissements assez intéressants (le coup de rappeler Fromenger pour la diplomatie avec la Chine, par exemple), et on s’attache aux personnages. Yann avec sa gueule d’ange qui tombe des nues, Emmanuel et son passé lourd, José, personnage assez sombre, Guillaume qui a l’air d’avoir les pieds sur terre malgré tout et Raphaël qui dit non à ce monde de riches qui lui était prédestiné. Cependant, on ne sait pas trop quoi penser de Fromenger. Et c’est là qu’est tout l’intérêt de la série. Que penser du père Fromenger, celui qui est supposé tenir la maison ?
On pourrait mettre à cette saison la note de 7,5/10. Allez, soyons fous, allons jusqu’à 8/10.
La série est agréable à suivre, confirme qu’Arte est capable de faire de belles choses. Il y a quelques défauts à la série, mais dans l’ensemble, celle-ci est largement regardable et plaisante à suivre. Vivement la saison 2 (qui est d’ores et déjà annoncée).