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Dirty Projectors à la Gaîté Lyrique

Publié le 12 novembre 2012 par Josepha @josepha45
La réussite d'un live peut tenir à peu de choses. À un morceau par exemple. Juste un morceau qui embarquera tout le monde, de gré ou de force, et convaincra même les plus réticents de se laisser emporter. C'était plus que palpable, ce soir-là à la Gaîté Lyrique. À un tiers du concert, quand Amber et les deux autres choristes ont pris la main et ont entamé « Beautiful Mother ». Avant ça, rien ne laissait présager qu’il allait se passer cette espèce de chose à la réunion de leurs trois voix sur le refrain. On ne sait pas si cela a un nom, mais ça n'en a pas même besoin, tant cela existe, cet accord soudain, inattendu entre trois voix lancées à toute vitesse, qui en se mêlant donnent naissance à quelque chose d'autre, quelque chose en plus. Un peu comme lorsque le blanc surgit après qu'on fait tourner vivement une roue multicolore.

Mais cela ne permet pas de répondre correctement à la question : c'est quoi Dirty Projectors ? Plusieur hypothèses : Dirty Projectors est avant tout l'oeuvre d'un iconoclaste, d'un artiste véritable, juste assez timbré pour sortir une sève musicale à nulle autre pareille. À moins qu’il s’agisse d’un ensemble qui tire sa force d'un assemblage hardi, presque impudent de talents hétéroclites et de voix contraires. Est-ce que c’est grâce à Dave ? Ou bien à Amber ? Est-ce Dave et Amber ? Est-ce Dave plus Amber ? About To Die, publié cette année semblait vouloir dire « Dave d'abord ». Ce concert montre que ce n’est pas si simple. Et c'est tant mieux. Car Dirty Projectors fait partie de ces groupes que l'on n'aime pas voir s'assagir. Ils n'en sont parfois pas loin. Il leur reste heureusement de la fougue, une absence de sérennité, une délicieuse impunité. Et des voix de filles qui ne laissent pas le garçon tranquille.

• Artistes : David Longstreth, Amber Coffman, Olga Bell, Nat Baldwin, Michael Johnson, Haley Dekle • Réalisateur : David Ctiborsky • Cadreurs : David Ctiborsky, Jean Baptiste Gaillot, Elie Girard, Hugo Jouxtel, Jérémie Vial • Son : Vincent Ribaud • Production : La Blogothèque 
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