Suite à la fermeture de deux de ses réacteurs nucléaires, la Corée du Sud risque cet hiver des pénuries d’électricité « sans précédent« , sur un réseau déjà déficitaire.
Selon Hong Suk-Woo (Ministre de l’Economie) les réacteurs de la centrale de Yeonggwang, stoppés pour détection de pièces annexes n’ayant pas de certifications officielles, pourraient rester hors service jusqu’au début de l’année prochaine. « Des contrôles de sécurité exhaustifs sont nécessaires sur les deux réacteurs où les composants non certifiés étaient abondants (…). Il est inévitable que nous connaîtrons des pénuries d’électricité sans précédent pendant l’hiver » prévient-il.
Si les deux réacteurs n’étaient pas relancés à temps, les réserves d’électricité du pays chuteraient à 300000 kilowatts. Un taux bien loin des objectifs poursuivis par le gouvernement Coréen (4,5 millions de kilowatts). Le ministre a toutefois tenté de rassurer les citoyens : « les autorités énergétiques préparent un plan d’urgence pour l’approvisionnement en électricité qui sera mis en œuvre à la mi-novembre« .
En Corée du Sud, chaque composant d’une centrale doit se voir attribuer une certification par un des 12 organismes internationaux agréés par Séoul. Un système qui n’est pas infaillible, fournisseurs et employés de grands groupes ayant déjà été impliqués dans des affaires de falsification. Le gouvernement a indiqué avoir saisi le parquet pour, d’une part, identifier les fournisseurs soupçonnés d’avoir produit de faux certificats de conformité pour la centrale de Yeonggwang et, d’autre part, pour identifier les éventuelles complices au sein des opérateurs publics Korea Hydro et Nuclear Power.
La Corée du Sud, qui compte sur son sol 23 réacteurs nucléaires, prévoit la construction de 16 supplémentaires d’ici 2030. Ils fournissent près de 35% de la consommation en électricité du pays. Malgré tout, le réseau fonctionne en sous-capacité et est chaque année violement sollicité pendant les chutes de températures hivernales.