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L'imposture scolaire
Une fausse concertation pour une fausse refondation
On sait qu'un processus de « concertation » a été lancé en juillet 2012. Curieusement, il avait été précédé d'annonces faites par le ministre au sujet de la disparition, immédiate ou à terme, de dispositions prises par ses prédécesseurs, et particulièrement par Xavier Darcos, dispositions soutenues malgré des réserves par Lire-Ecrire, par exemple quant aux évaluations CE1 et CM2.
Cette concertation expresse a été clôturée par la remise du « Rapport de la concertation » le 10 octobre. Puis François Hollande et Vincent Peillon ont annoncé une sélection de premières mesures, qui ne sont pas des décisions puisque se placent ensuite des négociations et enfin une loi de programmation soumise au Parlement en janvier.
Sur beaucoup de propositions, le ministre évite de se prononcer et renvoie à plus tard. Dans ces conditions, il serait peut-être plus judicieux d'attendre les décisions définitives et surtout leur application effective dans les écoles et les collèges.
Nous ne le pensons pas. En effet, le rapport de la concertation, confié à un « comité de pilotage » dont les acteurs principaux sont Christian Forestier et Nathalie Mons, dont les positions sont connues, exprime avec force les vues de la technostructure du ministère. L'expérience nous a appris que, par le passé, ces vues ont toujours fini par être imposées, soit ouvertement soit subrepticement. Nous croyons donc nécessaire d'entrer dans le détail de ce rapport.
Le rapport de la concertation.
Il peut être consulté sur notre site.
Ce rapport, présenté comme le résultat d'une « démarche novatrice de démocratie participative » (!) ne mentionne pas les opinions et propositions divergentes qui se sont certainement exprimées. Cela rappelle fâcheusement le Grand Débat sur l'Avenir de l'Ecole de 2004.
On trouve dans ce rapport des constats sur la situation réelle de l'école, certes très incomplets, mais qui sont nouveaux dans un document officiel. On y trouve aussi des propositions, les unes précises, les autres sorties d'un vaste catalogue d'intentions.
Constatations et propositions sont semées d'affirmations de principe, pour ne pas dire de parti pris, présentées comme allant de soi, sans explication ni justification.
Enfin le vocabulaire est souvent imprécis, peut-être parce que la pensée reste vague, au niveau des grands principes et des bons sentiments.
Ce n'est pas ainsi qu'on reconstruira l'école.
Nous ne sommes pas opposés à toutes les décisions annoncées et nous portons volontiers au crédit du ministre un certain nombre de ses propos (comme l'intention de mettre fin au scandale de la nomination systématique de débutants en CP dans les secteurs les plus difficiles). Mais il s'en faut de beaucoup pour y voir l'annonce d'une véritable refondation de l'école, dont nous esquisserons plus loin les grandes lignes.
Un pas de plus dans l'emphase, et l'on nous promet de « Refonder l'école pour refonder la République ». Il ne manque plus qu'une invocation de l'Humanité !
Refonder une école républicaine serait déjà un énorme effort, car notre école n'est plus républicaine.
En résumé, une fausse concertation pour une fausse refondation.
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