Invitée de Christophe Barbier sur iTélé, la ministre des Affaires sociales et de la Santé, Marisol Touraine, a commenté la grève des chirurgiens et des internes et défendu l'accord trouvé sur les dépassements d'honoraires avec les syndicats.
Sécuriser l'installation des jeunes médecins
Marisol Touraine a tenu à rappeler que dans le projet de loi de finances de la Sécurité sociale, des mesures avaient été prises pour sécuriser le moment d'installation des jeunes médecins tout en luttant contre les déserts médicaux :
Nous nous engageons auprès des jeunes médecins qui s'installeraient dans ces secteurs-là, à leur garantir un niveau de revenus minimum pendant 2 ans. (...) Nous compenserons la différence pendant 2 ans seulement parce que l'enjeu, ça n'est pas une incitation financière dans la durée, c'est créer les conditions matérielles qui permettent de sécuriser le moment de l'installation.
La ministre a assuré que de nombreux jeunes internes qu'elle avait rencontrés souhaitaient s'implanter dans des zones rurales et a rappelé qu'elle présenterait un plan de lutte et de mobilisation contre les déserts médicaux dans quelques semaines.
Dépassements d'honoraires: un bon accord qui interdit les abus
Interrogée sur la possibilité de renégocier l'accord signé fin octobre, Marisol Touraine a tout d'abord souligné qu'il s'agissait d'un «bon accord» et que sa porte était et avait toujours été ouverte pour mener les discussions avec les médecins :
C'est un bon accord qui permet d'abord d'encadrer, c'est-à-dire d'interdire les dépassements abusifs. Tous les syndicats, je dis bien tous les syndicats que j'ai rencontrés m'ont dit qu'ils en avaient assez de pratiques de 5% des médecins qui jettent le discrédit sur l'ensemble de la profession.
Par ailleurs, la ministre a souligné qu'une revalorisation au cours des 3 prochaines années des actes aux tarifs de base avaient été prévus pour répondre aux revendications des syndicats et ainsi lutter contre les dépassements.
Marisol Touraine a conclu l'interview en rappelant à quel point il était essentiel de préserver la Sécurité sociale :
L'enjeu, c'est un système de santé solidaire qui garantit à chaque Français de pouvoir être bien soigné, où qu'il habite et quels que soient ses revenus. Ma responsabilité, c'est de sauvegarder ce système-là.