C'est le scandale qui défraie la chroniques outre-Atlantique, quelques jours seulement après la réélection d'Obama : la démission du directeur de la CIA pour une liaison extraconjugale.
Par Guy Sorman.
À la une de l'actualité nord-américaine : la chute de David Petraeus, l'auteur de la nouvelle stratégie militaire américaine, le "vainqueur" de l'Irak et de l'Afghanistan ("je suis celui qui n'a pas perdu la guerre", disait-il), contraint de démissionner de son poste de patron de la CIA moins pour avoir trompé sa femme que pour avoir adressé des milliers de mails à sa maîtresse sur un système en principe crypté.
Amoureux sans doute, au point de perdre tout sens commun, le Général avait oublié que, si naguère on pouvait brûler une correspondance douteuse, aujourd'hui internet n'offre aucune protection et celle-là ne disparaît jamais.
L'autre travers qui atteint tout homme de pouvoir est de se croire au-dessus des lois et des normes (souvenons-nous de DSK) : Petreaus, trop épris de sa propre image, trop impliqué dans ses propres relations publiques, adulé par ses troupes, les médias, Bush puis Obama, est tombé dans les bras d'une journaliste qui écrivait sa biographie. Une fable contemporaine, avec morale.
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