Le système développé par AirSerenity utilise du plasma froid pour dézinguer les polluants dans l’habitat. Et ce, sans générer de nouveaux polluants contrairement à la photocatalyse. Les premiers appareils de filtration sont annoncés pour 2013.
Le plasma froid détruit les polluants et régénère la cartouche.© Air Serenity
L’air intérieur est 10 à 20 fois plus pollué que l’air extérieur. Si l’on ne fait rien, le nombre de personnes allergiques devrait exploser ces trente prochaines années. D’où l’intérêt que suscitent les systèmes de traitement d’air. A commencer par le procédé conçu par AirSerenity, une spin-off du laboratoire de physique des plasmas (CNRS) hébergée par l’école Polytechnique de Palaiseau. Tout juste lauréate du concours Creacc Paris Île-de-France 2012, cette start-up créée cette année se prépare à lancer en 2013 un système inédit pour débarrasser notre habitat des micro-organismes, particules fines, COV (Composés organiques volatiles) et autres polluants.
L’équipe d’AirSerenity, de gauche à droite Alexandre David, Joseph Youssef, Arslane Kechar. © Air Serenity
Piège minéral. A la tête de l’entreprise, Joseph Youssef, un ancien doctorant du laboratoire de physique des plasmas de Palaiseau a phosphoré pendant deux ans sur ce dispositif. Son appareil haut de 60 centimètres aspire l’air en continu afin d’attirer les polluants dans une cartouche contenant des matériaux poreux. Ce piège minéral est alors traversé par un tir nourri de plasma froid qui va oxyder et détruire les polluants, tout en régénérant les éléments de la cartouche de filtration. Le dispositif, breveté en France et à l’étranger, viendra concurrencer les systèmes de traitement d’air par photocatalyse. Une technologie d’ailleurs mise à mal par une étude menée par l’Observatoire de la qualité de l’air. « Selon ses experts, ce procédé générerait dans les logis des sous produits plus dangereux que les polluants eux-mêmes », rapporte Alexandre David, un des trois cofondateurs d’AirSerenity.
Pas de pollution générée. Ces derniers ont demandé au laboratoire des Mines de Douai de tester leur procédé. « Les résultats ont montré que nous ne produisions aucune pollution en sortie », poursuit le cofondateur de la startup qui a fait appel à une agence en éco-conception. Résultat, l’appareil sera conçu avec des matériaux respectueux de l’environnement, facile à assembler par des personnes handicapées et peu gourmand en énergie. Soit 20 W minimum sachant que l’appareil sait adapter sa vitesse de traitement en fonction de la quantité de polluant détectée dans l’air.
Levée de fonds en vue. Facile à déplacer d’une pièce à l’autre, cet appareil aura une capacité de traitement de 300 m3/h et sera vendu 1 000 euros. Quant à la cartouche, elle sera vendue 60 euros pour une durée de 6 mois. « Dans un second temps, il est prévu de proposer un module qui s’intégrera à des systèmes de ventilation centralisés », prévoit le cofondateur d’AirSerenity qui se prépare à une première levée de fonds pour lancer l’industrialisation et la commercialisation de ses appareils.
© Eliane Kan