Accumulant les mauvais résultats, s’enfonçant toujours plus bas dans le classement, le Paris Saint-Germain a tristement fait parler de lui ce dimanche, après le déploiement dans le stade d’une banderole outrageant l’équipe de Lens, et que tous les téléspectateurs ont pu voir. Un tel geste laisse d’abord incrédule.
Il fallait être bien aveuglé par la haine pour ne pas voir que les insultes lancées pouvait dans l’instant se retourner contre leurs auteurs. Comme si le crime ou le chômage étaient exclusivement nordistes, épargnant par miracle Paris et ses environs. A ceux qui brandissaient Bienvenue chez les Ch’tis on ne répondra donc pas Bienvenue chez les Parisiens ; car ces comportements sont de tous les stades de football. Mais on pourrait se dire, comme à l’entrée de l’Enfer : “Vous qui voyez les hommes quittez tout espoir”.
Car il y aurait de quoi désespérer de la nature humaine. Le sentiment d’appartenir à un même pays et de vivre sous les mêmes lois est-il si faible qu’on ne reconnaît pas le concitoyen chez celui qui habite une autre région ? Et qui a du moins le même goût des stades ?
La faute ici est de n’apercevoir que les différences. Ce qui suppose bien un acte de l’esprit, qui doit comparer, c’est-à-dire porter tour à tour son attention sur deux sortes de choses — mais effectué à la hâte, grossièrement, ne s’attachant qu’aux menues différences sans noter tout ce qui est identique.
Ils sont pourtant semblables tous ces joueurs, en tant que professionnels du ballon, et tous ces supporteurs, en tant que spectateurs ! Autrement ils ne seraient pas tous en un même lieu.
Rien ne passe plus inaperçu que l’identité des êtres.