Il paraîtrait...

Publié le 12 novembre 2012 par Ericguillotte

- que les dinosaures relâchaient chaque année dans l'atmosphère environ 520 millions de tonnes de méthane sous forme de flatulences. Puisqu’Oscar Wilde disait que la meilleure façon de résister à une tentation est d’y céder, et que je ne vois présentement aucune raison objective de le contredire, je ne résiste pas à l’envie de dire : soit. J’aurais pu dire d’accord ou admettons, ou même well well well. J’aurais pu m’intéresser aux dinosaures, aller chercher des aptitudes particulières de ces bestioles, sortir quelques noms scientifiques en latin, rappeler quelques dates, mais finalement j’ai dit soit, dans son acception adverbiale, et non conjonctive, car je ne voulais absolument pas chercher une quelconque alternative aux monstrueuses flatulences, et encore moins une comparaison à la pollution gazeuse animale ou une discussion sur son impact sur le réchauffement climatique, puisque mon but initial, en tout début de paragraphe, ne cherchez pas, ne me relisez pas, ce n’est pas écrit, ce n’était qu’en mon cerveau, puisque l’objectif était de ne pas tomber dans la sérendipité ! Voilà qui est fait !

- que la sérendipité est le fait de réaliser une découverte inattendue grâce au hasard et à l'intelligence, au cours d'une recherche dirigée initialement vers un objet différent de cette découverte. Une intelligence moyenne peut suffire pour valider le concept, en revanche le hasard est incontournable pour l’entériner. L’honnêteté intellectuelle, toutefois, peut me permettre d’admettre que le mot, pourtant défini en 1754 par Walpole, homme politique, écrivain et esthète britannique, m’était encore inconnu à l’orée du commencement de ce ilparaitrait, IP pour les intimes, et que ce paragraphe peut devenir une forme de mise en abyme, puisque c’est en parcourant au hasard d’un dimanche tardif moult sites et articles que je tombai sur le mot désormais connu, mais qui ne l’était donc pas, vivant dans une sorte d’expérience vibrante et exaltante sa découverte et simultanément le sens même du terme, une espèce de fantasme définitionnel réalisé en direct live. Charles Darwin en donna sa propre définition en 1953, qualifiant la sérendipité comme une qualité qui consiste à chercher quelque chose et, ayant trouvé autre chose, à reconnaître que ce qu'on a trouvé a plus d'importance que ce qu'on cherchait. Voilà qui est fait !

- que 01101010 01100101 00100000 01110100 00100111 01100001 01101001 01101101 01100101 signifie je t'aime en binaire. Si vous voulez vous amuser follement, vous pouvez aller sur le site encodertool suivi de point com pour connaître la transcription binaire de n’importe quel mot. Primaire, j’ai cherché mon prénom en binaire. Je m’appelle donc 01110010 01101001 01100011. C’est absolument hilarant, n’est-il pas ? Et là, me vient à l’esprit autre chose. Etes-vous, à l’instant même, victime consentante de sérendipité ? Connaissiez-vous, avant cette lecture, l’écriture de mon prénom en système binaire, vous qui utilisez le système décimal dans votre quotidien, ne serait-ce que pour compter vos doigts ? Sauf à prendre en compte la nuance émise par Darwin, à savoir que la nouvelle information découverte au hasard doit revêtir plus d’importance que l’information cherchée initialement. Mais que cherchiez-vous ici initialement, le savez-vous ? Je vous laisse faire le point, et salue ceux qui connaissaient préalablement le mot du jour et qui ont vécu la lecture des ces paragraphes dans une autre dimension que ceux qui comme moi ne le connaissaient pas. Désormais, sérendipité parlant, nous sommes tous égaux. Voilà qui est dit.