« O race infortunée des hommes, dès lors qu’elle prêta de tels pouvoirs aux dieux et les dota d’un vif courroux ! Que de gémissements avez-vous enfantés pour vous-mêmes, que de plaies pour nous, que de larmes pour nos descendants ! » (Lucrèce)
« On attend quoi pour traiter l’église pour ce qu’elle est : la plus grande criminelle contre l’humanité de tous les temps ? » (Jérôme Lambour)
Ici Brest, les Bretons parlent aux Lorrains ! Laissez-moi vous raconter une petite histoire vraie, que je tiens d’un témoin digne de foi, une jeune personne chère à mon cœur qui, la semaine dernière, faisait un séjour en Mayenne chez un ami éclusier de son état.
Il se trouve qu’un grand malheur a frappé la famille de cet ami, en l’occurrence la mort prématurée d’une de ses cousines, âgée d’environ 35 ans et alors enceinte de sept mois. Cela est déjà, vous en conviendrez, absolument tragique. La jeune personne chère à mon cœur accompagna donc l’ami éclusier aux obsèques de cette infortunée personnes, obsèques religieuses car, si la défunte n’était pas catholique pratiquante, sa famille comptait un certain nombre de personnes qui l’étaient. Personnellement, j’ai toujours trouvé ridicules et infantiles les rites des catholiques (je ne connais pas ceux des autres religions) autour de la mort : jeter de l’eau sur le cercueil, répandre une odeur d’encens autour, faire se lever et se rasseoir sans arrêt une assistante en pleurs… Tout cela a sûrement une valeur symbolique, mais je ne vois pas l’utilité de ces simagrées, mais bon, admettons : jusqu’ici, après tout, il n’y a rien de franchement scandaleux.
Revenons aux obsèques de l’ex-future maman : un deuil n’est jamais facile à vivre, mais si le défunt se trouve être une personne jeune qui portait en elle l’avenir d’une lignée, c’est encore plus difficile. La plus grande retenue est donc de mise face au chagrin de la famille, personne ne me contredira, et cette retenue, on aurait pu attendre que le prêtre de service lors des obsèques en fasse preuve, moins en raison de sa fonction sacerdotale qu’en raison du bon sens que l’on reconnait ordinairement à un être humain sain de corps et d’esprit, quel que soit son statut. Or, il se trouve que… Bon sang ! Il est encore temps d’arrêter votre lecture, internaute sensible ! Vous persistez ? Tant pis, je vous aurai prévenu ! Je vous avais dit que la défunte attendait un enfant, n’est-ce pas ? Un enfant qui n’avait plus aucune chance de venir au monde, donc. Et bien il se trouve que le curé…
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Holala, j’ai l’estomac au bord des lèvres rien que d’y penser, mais tant pis : il se trouve que le curé a voulu… BAPTISER LE FŒTUS ! Il a même fait appel à des gens pour l’aider dans son entreprise ! Je ne sais pas exactement comment il comptait s’y prendre, j’en suis d’ailleurs reconnaissant auprès de la personne chère à mon cœur de ne pas me l’avoir dit, mais toujours est-il que l’indignation de l’assistance était à la hauteur de l’énormité de la chose : comment un être humain normal peut-il former pendant une demi-seconde un projet aussi répugnant ? On aurait mis ça dans Hara-Kiri, les gens auraient pensé que la bande à Choron exagérait ! Cavanna n’a même pas osé en cauchemarder, l’Église l’a fait : baptiser un être qui n’a même pas vécu, qui plus est au moment même où on pleure la personne qui aurait dû le mettre au monde !
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Pourquoi je vous parle de ça ? Pour deux raisons : premièrement, pour vous montrer que les religions autres que le christianisme qui charcutent le prépuce des garçons ou le clitoris des filles n’ont pas le monopole de la barbarie et, deuxièmement, pour dire que quand j’entends l’Église se prévaloir d’une autorité morale qui lui donnerait le droit d’intervenir dans le débat sur le mariage gay et de faire la pluie et le beau temps dans les questionnements éthique, ça me fait bien marrer ! Mais si j’en ris, c’est vraiment parce que, comme Beaumarchais avant moi, « je me presse de rire de tout de peur d’être obligé d’en pleurer »… Allez, salut les poteaux !
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