Ce roman joue avec les codes de plusieurs genres littéraires qui sont ici étroitement imbriqués : roman policier, roman psychologique, roman russe dans la lignée de Dostoïevsky. Nabokov s’amuse de ces genres et de leurs codes pour mieux les détourner.
Le lecteur essaye d’anticiper les futurs rebondissements mais le héros est un personnage si imprévisible et si bizarre que toute anticipation est impossible.
Le thème de ce roman ? Je dirais que c’est l’identité et la folie – l’angoisse du dédoublement de soi.
Beaucoup de passages, spécialement vers la fin, sont burlesques (et tragiques en même temps), d’autres, notamment au début, sont très énigmatiques, comme cette longue scène où Hermann imagine sa femme en train de coucher avec Félix et essaye de s’éloigner mentalement de la scène pour mieux la percevoir.
Bref, ce roman est d’une grande richesse de significations et je pense que plusieurs lectures et interprétations sont possibles.