J'aime beaucoup cet écrivain dévouvert avec" Zone" , puis j'ai lu "Parle-leur de batailles de rois et d'éléphants" qui m'a paru un sucre d'orge après "Zone" et maintenant j'ai retrouvé l'écrivain que j'apprécie.
" Rue des Voleurs" est un roman écrit à la première personne , "je" est un jeune Marocain, Lakhdar, qui vit à Tanger. Il a un ami, Bassam, pas très malin mais l'amitié qui les lie est très forte. Bassam va à la mosquée le vendredi avec son père, un peu à cause de son père , mais pas par conviction . Lakhdar est musulman mais sans plus. Il est mis à la porte de sa famille car il a fauté avec sa cousine Meyriem ; cela ne se fait pas ; elle est envoyée chez une tante à la campagne et lui est à la rue... Bassam connaît le Cheikh Nouredine qui propose à Lakhdar le poste de libraire du "groupe musulman pour la diffusion de la Pensée coranique"... Il vend des "Coran", des "la sexualité en Islam" -achetés par les hommes- et "les héroïnes de l'Islam"- achetés par les femmes. Pendant deux ans il travaille là, dans un local voisin de la Mosquée , local où il loge. Il rencontre Judit, une étudiante espagnole qui étudie l'arabe classique , c'est le grand amour ... Il perd de vue Bassam et le Cheikh Nouredine partis à Marrakech où il y a un gros attentat... Puis il travaille chez un éditeur qui numérise des livres , labeur harassant sur ordinateur . Ensuite il trouve à s'employer sur les ferries entre Tanger et Algésiras. Il a perdu un peu Judit qui , à Barcelone , sa ville , adhère au groupe des" Indignés". La compagnie des ferries fait faillite , il est bloqué à Algésiras. Il va à Barcelone où il continue son errance comme il peut , C'est là qu'il habite rue des Voleurs... Il retrouve Judit , puis Bassam venu à Barcelone pour un mois. Lakhdar le trouve bizarre , il a un regard perdu ... Il pense que Bassam est devenu un islamiste terroriste...
Roman vif , puissant où on évoque le printemps arabe , les problèmes du monde actuel en Espagne qui se débat comme elle peut dans la crise , et surtout on suit Lakhdar dans sa dérive , qui s'en sort grâce à son amour des livres (les polars français au début du roman ), à l'arabe classique qu'il a perfectionné et à une solide espérance en un monde meilleur....