ITV Tome 4 de ELI ESSERIAM

Par Phooka @Phooka_Book

Tome 4
Pour lire ou relire les TOMES précédentsc'est ICI et LÀ  et LÀ AUSSI que ça se passe.






"Avant d’être publiée, je me serai présentée comme étant une infirmière ordinaire qui s’occupe de patients étonnants, capables d’ingurgiter des objets métalliques hétéroclites, se prenant pour Dieu  et ayant un faible pour la dégustation de Canard WC ou Tahiti douche. J’aurai avoué quelques névroses, un physique flou et une tendance à collectionner des trucs minables. (Les petits billets colorés vantant les dons extraordinaires d’obscurs médiums par exemple.). Je vous aurai parlé de mon adoration pour les plats à base d’aubergine, les séjours pluvieux en Ecosse et les sautillements frénétiques générés par l’écoute intensive du groupe Florence + The Machine. Et vous n’en auriez probablement rien eu à carrer. 


Maintenant que je suis publiée, j’apprends tout un tas de choses sur mon propre compte. J’ai lu récemment via le net que je m’appelle Lil Esseriam, voire Eli Esserian, que je suis un auteur espagnol, que je prétends révolutionner le monde de la littérature jeunesse, que mon visage est bouffé de micro expressions en interview et que je ne sais pas où cacher mes mains lorsque je parle à quelqu’un. J’ai aussi découvert, avec beaucoup moins d’étonnement, que je suis arrogante, froide et désagréable, à l'image de mon Alice.
La vérité, c’est que je ne prétends rien, je ne révolutionne rien. Je me contente de réfléchir à ma prochaine collection loufoque en remuant mon boule sur “Dog days are over.” Et je suis toujours aussi mauvaise pour me définir, me connaitre ou me comprendre. Savoir qui on est, c’est la quête de toute une vie. Aussi, pour m’aider un peu et vous en dire plus, j’ai demandé à mes proches leur opinion sur la chose.


Mon Cher & Tendre dit que je suis extraordinairement souple. Ma grand-mère, qui manque sérieusement d’objectivité, dit que je suis une jolie personne. Mes collègues de l’hôpital disent que je suis autoritaire mais que je fais une excellente tarte au Nutella. Ma mère dit que je suis bien la fille de mon père et elle n’a pas l’air d’aimer ça. Mon père dit que je suis tout le portrait de ma mère et ça ne sonne pas comme un compliment. Mon amie Méla dit que je possède la plus belle collection de moules à gâteaux en silicone de l'univers intersidéral. Mon éditeur chéri, Hicham, dit que je ne suis pas très douée en comm’. Mon ami Schindler dit que je suis une fille intelligente, ce qui semble être un oxymore pour lui. Ma nièce Justine dit que j’ai des cheveux comme dans les pubs Schwartzkopf. Ma banquière dit que je suis à découvert. Mon pote Alex dit que je suis la maîtresse du chat le plus sadique du monde. Mon chat, lui, ne dit rien du tout parce que c’est un chat. Ma tante Luzia dit (d’une voix qui se veut rassurante) que je suis une nana tout à fait ordinaire. Ma voisine du dessous dit que je suis bruyante et égoïste, voire hostile. Ma dermatologue dit que la nature a horreur du vide, en particulier sur mon visage. Ma belle-maman, Chantal, dit que je suis une chérie en or pour son fils (ce en quoi elle a parfaitement raison). Le libraire du coin de la rue dit que je dépense intelligemment mon argent. La caissière du Monoprix près de chez moi dit que j’achète des paquets de Chocobons à un rythme inquiétant. Mon gynécologue dit que j’ai un bassin de reproductrice. Mon neveu Maxence dit que j’exagère, toujours, tout le temps, pour tout. Le facteur dit que je confonds boite à lettres et vide-poche. L’ordonnance restrictive du juge dit que je ne dois pas approcher David Foenkinos à moins de 500 mètres. Mon agent, Fred Ricou, dit que je suis une provinciale colérique. Ma belle-soeur Christelle dit que je suis trop sympa. Mon horoscope dit que je dois surveiller mes reins et boire beaucoup d’eau.

Je suppose qu’ils ont raison, tous. Ils sont mes proches, mes familiers, que j’aime ou que je subis, selon l'humeur du jour et les caprices du moment. Pour autant, aucun d’entre nous ne se résume à sa qualité capillaire (aussi éblouissante soit-elle), ce qu’il possède, à qui il ressemble ou qui il harcèle… C’est plus compliqué que ça, n’est-ce pas? Plus dense, plus intrigant. Et je crois que nous sommes ici pour ça, vous et moi. Pour se connaitre un peu plus, un peu mieux. L’opinion des autres, c’est toujours intéressant. Éclairant. Mais croyez-moi, rien ne vaut la sienne propre. Rien ne vaut la votre." 


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Deliregirl1 :
Tout d'abord merci pour le compliment sur mon pseudo je suis flattée.
Lorsque j'ai lu le premier tome je n'ai pas eu l'impression que l'histoire se situe dans un lieu précis. Est-ce le cas ou est-ce un choix volontaire ne pas l'avoir fait.




  • ELI

Chère Deliregirl1,
Mais je vous en prie!
Effectivement, je ne voulais pas que les lieux soient déterminés, pour que chacun puisse s'approprier les héros en les situant dans l'endroit qui leur soit le plus "confortable" possible. C'est d'ailleurs amusant, puisque certains décrètent que l'histoire se situe aux USA ou au Canada.
Il y a néanmoins quelques allusions à ma région, à ma ville, mais cela reste des détails. Des noms de restaurants, de rues, etc. Rien de significatif ou limitant. J'aime que le lecteur ait une certaine responsabilité dans la création: qu'il décide de certains éléments du récit.
Nous travaillons ensemble, non?
Olya :


Hello again Eli !
Bon, maintenant que je t'ai déjà posé 2 questions, je me permets de te tutoyer. J'ai le vouvoiement difficile après avoir lu ces 3 interviews qui te rendent plus réelle. Tu n'es plus l'auteur que je ne connais pas et dont je n'ai pas lu les livres. Tu es maintenant l'auteur dont je connais le nom du chat, qui habite dans la même ville que moi, et dont je vais lire les livres ! Du coup, je dis tu et puis c'est tout !
Sinon, parlons un peu de notre ville chérie :
- ton resto préféré ?
- ta librairie préférée ? (attention, question piège, je travaille dans l'une des librairies de Strasbourg - et même qu'ils ont tes livres en stock, j'ai vérifié ! :D)
- ton coin de balade préféré ?
- ton arrêt de tram fétiche ?
Et une question un peu plus "littéraire". Une personne avait posé une question sur tes coups en matière de lecture et d'auteurs. Tu nous as cité plein de grands noms.
Moi, je vais partir un peu du côté de la littérature mal aimée : la littérature de l'imaginaire. Tu en lis ? Tu as des auteurs fétiches dans ce genre ? Plutôt SF, fantasy, fantastique ou aucun des trois ?
Et merci pour cet échange, c'est un délice de venir découvrir les nouvelles questions et surtout tes réponses !

  • ELI
Olya, voilà des questions qui me plaisent!
Mon restaurant préféré... Voilà qui n'est pas facile, surtout dans une ville comme Strasbourg, qui fourmille d'endroits magiques pour les gourmands.
Tout dépend en fait de ce que j'ai envie de manger... Ma cantine, c'est le libanais de mon quartier, le Beyrouth. Pour la cuisine junk-food-gastro, le Piano-Grill est une pure merveille. Le personnel est adorable et la bouffe... une régalade! Pour les déjeuners ensoleillés, la Corde à Linge, au coeur de la ville, près de l'eau. Sympa, pas cher et roboratif. Pour les brunchs rétro aux allures de dînette précieuse et les madeleines exquises, Au fond du Jardin. Pour les soirées froides, La Cloche à Fromage. Enfin, mon fief, l'endroit que je préfère et dans lequel je file rêvasser, le salon de thé/petit resto Le Grand'rue, situé dans la rue du même nom. Je l'aime au point de l'avoir mis dans Apocalypsis. Tu y trouveras de quoi faire des goûter pantagruéliques tout bonnement divins dans un décor totalement atypique. Y aller un jour "creux": c'est minuscule et ça grouille toujours de monde...
Ma librairie préférée... Ah ah... Alors, pour leurs choix éclairés et atypiques (premiers à avoir eu du Plonk et Replonk) ainsi que leur personnel un peu loufoque et sympa: Quai des Brumes, situé Grand Rue. Pour le lien que j'en avais quand j'habitais pas loin, l'intelligence du libraire et nos discussions interminables, L'Usage du Monde, dans le vieux Cronenbourg. Pour la tentation permanente d'achat qu'elle représente, la librairie de la Presqu'île, à Riv'étoile. J'habite à côté et je briefe mes copines ou mon conjoint, quand on passe par là: interdiction formelle de me laisser y entrer!
Tu travailles dans laquelle? J'aurai adoré être libraire! Chanceuse...
Mon coin de balade préféré... La Petite France, bien sûr, l'hypercentre, la Cathédrale. J'adore bouquiner près de l'eau, devant la médiathèque Malraux. C'est tout près de mon appartement. Quand je m'y sens à l'étroit, hop hop, j'y cours.
Mon arrêt de tram fétiche? Langstross- Grand rue, évidemment!
Et, pour la littérature de l'imaginaire, hormis Huxley, je n'en lis pas. Donc, pas d'auteur fétiche, pas de titre phare, rien rien rien. Mais ça changera un jour, promis! Dès que j'aurai un peu plus de temps...

Roz :
Merci beaucoup pour cette réponse ! Je suis ravie d'apprendre autant de détails sur les dessous de cette série !
Je lis le tome 5 et je repasse :)

  • ELI
Roz, oui, il faut repasser! A très vite...
Vanessa :
re tout le monde,
j'ai lu qu'il n'y avait pas de séances de dédicaces prévu dans le sud-est du coup ça m'a fait me demander s'il y en avait peut être du coté de notre Alsace avec un peu de chance ??

  • ELI
Vanessa, pour l'instant, non, pas de dédicace prévue en Alsace... Enfin, pas que je sache! Mais on peut s'organiser pour faire ça entre nous autour d'un chocolat chaud, hein!
Crunches :
re bonjour !
Je profite d'un petit moment de libre pour poser une question qui m'est venue il y a quelques jours.
Qu'est ce que ça fait de mettre le point final à une telle saga ? Même si tu les as écrits rapidement, tu t'es quand même investie, ces personnages sont une partie de toi.
Ou bien, tu en as déjà d'autres qui viennent frapper à ta porte ?

  • ELI
Bonjour Crunches!
Tu veux la vérité? Je ne sais pas trop. Pour l'instant, j'ai tellement de choses qui encombrent ma tête que je n'ai pas réellement le temps d'y réfléchir.
Cependant, c'est vrai qu'ils me manquent, parfois, par instants, mes Cavaliers. C'était une période un peu folle, terriblement créatrice, pleine d'émulation, d'enthousiasme, d'allant...
Je me laisse le temps de les accompagner, avec vous, la promo, les rencontres... Après, j'imagine qu'il faudra les regarder d'un peu plus loin et passer à autre chose. Mais pas encore... Non, pas encore!
Et personne ne vient frapper à ma porte pour le moment. A part des envies de cuisiner des pâtisseries compliquées, de dénicher des cadeaux de Noël inoubliables et bizarres, d'écrire des histoires pour les plus petits et de repeindre mon armoire... C'est déjà pas mal, non?
Baisers, Crunches!