Oh, mon groupe préféré de l'époque. J'avais des posters partout, que j'avais récupérés dans Rock Mag, ma bible quand j'avais 13 ans. J'étais même amoureuse de Matthew Bellamy, ce qui est sûrement une des pires fautes de goût que j'ai pu faire en matière de mec, avec Damien Sargue. Ça fait tout drôle de réécouter ça. Heureusement que j'ai choisi leur meilleur disque, parce que j'en ai déjà trop marre au bout de trois chansons. Ah, les intros au piano, ah, les chants suraigus qui font penser à des cris de vieille dame, ah, les riffs trop clichés. Ouais. N'empêche que "Megalomania" et leur reprise de "Feeling Good" me font quand même encore un petit truc, me rappellent trop de choses. C'était vraiment à chier le collège.
C'est ça, regardez moi d'un air désapprobateur. C'est trop facile. Toute personne née en 1991 et alentours ne peut PAS avoir échappé à Kyo. Ou alors c'est que vous n'écoutiez que Skyrock. Et dans ce cas, vous avez tout autant de mal à assumer votre CD single de Rohff, "Le son qui tue". Kyo, c'était du putain de rock pour tous les préados. Incroyable, l'album est sur Spotify. Je me rends compte que je connais les chansons des tubes par coeur, mais que je n'avais jamais vraiment écouté les autres morceaux. Qui sont vraiment nazes. Dans mes souvenirs, ça avait plus de relief et le chanteur n'avait pas un vilain bouc. Mais bon, au moins leurs singles sont marrants. La profondeur de leur paroles n'a rien à envier aux compos des BB Brunes. A chaque époque son groupe de rock variété. Je préfère Kyo et leur super duo avec Sita.
Maintenant, je me demande ce que foutais de la bonne musique au milieu de Kyo et Muse, mais à l'époque, je ne trouvais pas du tout Massive Attack incompatible avec mes autres chouchous. Je n'écoutais du trip hop que parce que c'était sur ça qu'on dansait en cours de modern jazz à la Meignanne au début des années 2000. D'ailleurs rien qu'à écouter "Teadrop" j'ai mal au bide, on faisait nos abdos dessus. Et puis les grandes avaient fait une choré sur "Angel" au gala, c'était trop beau. J'écoute toujours Massive Attack, de temps en temps, pour chiller ou faire des étirements. C'est pas mal. Mais à force de tourner tout le temps dans les festivals où je vais, le groupe a perdu l'aura de mystère dont je l'entourais jadis et qui faisait aussi son intérêt. Dommage.
Putain, je ne pense jamais à me repasser du gros vieux System Of A Down. Mais c'est trop bon. Gros headbanging dans mon appartement, mon chat me regarde étrangement. J'y connais pas grand chose dans cette branche de la musique, mais avec du recul, je les trouve moitié bouffons. C'est peut être pour ça que j'aime encore un peu. D'ailleurs c'est quoi exactement leur étiquette musicale ? Métal pop ? Quoiqu'il en soit, "Bounce" me rappelle la fois où avec une amie nous avions trollé l'anniversaire d'une fille en passant cette chanson en boucle. La birthday girl avait fini par pleurer en nous disant d'arrêter ça. Un grand moment. Sinon, leur pochette est bien cool, ce qui est rare dans cet article.
A la fin du collège, je me suis mise à ce qu'on appellera grossièrement le rock anglais. Et c'est à partir de ce moment là que je considère être entrée dans le droit chemin. Franz Ferdinand est un des rares groupes de l'époque que je ne renie pas aujourd'hui. On dira ce qu'on voudra, que c'est trop mainstream ou que sais-je, leur premier album est une compilation de tubes comme on en fait rarement. Non mais quand même, sortir une bombe comme "Take Me Out" au début de sa carrière, bravo les mecs. En fait, tous les morceaux sont excellents. Tellement qu'à l'époque, je les avais traduits à l'aide de mon Harrap's. Grosse surprise en comprenant la chanson "Michael". Oh et Alex Kapranos, je suis encore amoureuse de toi, même avec ta moustache moche, reviens.
J'écoutais surtout Linkin Park parce que la garçon dont j'étais amoureuse m'avait prêté le CD, en échange d'Absolution de Muse. J'ai longtemps cru que ce groupe était du gros métal. Je ne sais pas ce qu'ils deviennent, mais ils étaient vraiment énormes à une époque. L'écoute, presque dix ans après, est assez éprouvante. C'est même archi affreux. Mon chat n'aime pas non plus. Je craque, j'arrête au bout de deux chansons. Ciao Chester.
Je ne voulais pas écouter Radiohead parce qu'on accusait toujours Muse de les copier, et moi j'étais team Muse, évidemment. Je connaissais vite fait les tubes de Ok Computer, ça me suffisait. Et puis un jour j'ai trouvé Kid A pour quatre euros. Et JésusMarieJoseph. Ça a été une claque musicale comme je n'en avais jamais eue. Figurez vous une gamine qui n'écoute que des tubes formatés écoutant pour la première fois au casque seule dans sa chambre une nuit d'hiver "Everything In Its Right Place". Putain. La sensation est encore en moi, ça me donne des frissons rien que de repenser à ce moment. Pendant deux mois, je n'ai écouté que cet album, développant des peurs étranges envers les gens et m'enfermant plus que d'habitude. Je boude Radiohead depuis leur dernier disqcaca, mais je leur serai éternellement reconnaissante pour ce qu'ils ont apporté à l'adolescente que j'étais.
Oh le gros gros gros dossier. Au collège, j'écoutais Le Mouv. Ça m'a initiée à pas mal de merdes comme Aqme ou ACWL, un groupe gothico-machintruc. Leur morceau le plus connu s'appelle "Embrasse Moi", c'est de l'emo avant l'heure. Les paroles sont trop d4rk. Et en fond sonore, il y a des petits bruits de boîtes à musique, pile le genre de conneries que je pouvais aimer à l'époque. "Les pieds sur terre, la tête dans les étoiles", sérieux ? J'étais vraiment naïve. Y a même un duo avec le chanteur d'Indochine. Promis, je n'ai jamais été une Indofan. Je pensais que tout le monde avait oublié ACWL, mais la dernière fois en soirée, une meuf a le plus sérieusement du monde voulu me faire croire qu'ACWL étaient parmi les plus grands paroliers de notre époque en France. Elle était sobre.
Classic shit. Personne ne peut avoir avoir eu d'adolescence sans avoir écouté Nirvana. Je me suis contentée du best of, cela dit. Je n'ai jamais voulu en savoir plus sur le groupe. Je regrettais Kurt Cobain parce que c'était ce qu'il fallait faire, j'apprenais la signification du mot anglais "rape" et en soirée pyjama avec les copines, on aimait bien sauter dans tous les sens en écoutant "Smells Like Teen Spirit". J'aurais peut être dû approfondir un peu plus ma connaissance sur le groupe, mais je me trouve un peu trop vieille pour faire ça maintenant. Je préfère voir Nirvana comme un passage obligé vers l'âge adulte. C'est une belle chose.
J'ai découvert Green Day sur le tard, en matant le clip de "American Idiot" passer sur les écrans du rayon télé de Carrefour où j'attendais sagement mon père coincé au coin charcuterie. Forcément, j'ai adoré direct, c'était tellement rock et anticonformiste, ahem. En réécoutant cet album auquel je n'avais pas touché depuis la troisième, je lui trouve une tonne de défauts et sait que je ne le ressortirai pas d'ici les dix prochaines années, mais je ne peux pas le détester pour autant. Je le trouve assez honnête dans son genre. Il respecte toutes les règles du rock FM et fait bien son job. Pour le coup, je comprends mieux la nuance que ma mère a eu tellement de mal à m'expliquer : "on ne dit pas 'c'est nul', mais 'je n'aime pas'". Je n'aime pas.
Dans ma période anglaise fin collège/début lycée, les Kaiser Chiefs, quoique moins importants que Franz Ferdinand, occupaient tout de même une place de choix dans ma tour à CD, cet objet de rangement tombé en désuétude. Employment est leur premier album. Ils n'ont fait que des trucs super pourris qui par la suite. Mais Employment, ça c'était quelque chose. Déjà, tout leur artwork était hyper soigné, il représentait un faux jeu de société. Et puis les morceaux, oh my god!, il y avait toujours le petit twist qui rendait la chose irrésistible. Impossible de s'empêcher de reprendre les choeurs à tue tête. C'était l'album anti-blues. Et il a plutôt bien vieilli en fait, même si c'est dur de l'admettre, question crédibilité.
Allez, j'ai voulu garder le meilleur pour la fin. Quand j'étais en sixième, mon ambition dans la vie était d'être comme Avril Lavigne. A l'époque, c'était une vraie rebelle qui portait des baggys noirs et des cravates, pas des robes roses d'emo-pouffiasse. J'ai donc reçu un skate à un noël et voulu sortir avec un sk8ter boi. D'ailleurs, hormis cette chanson, son album n'a pas grand chose de rock, ce serait Natalie Imbruglia ce serait presque pareil. Ça fait un peu mal de découvrir cette triste vérité. Bon tant pis, Avril Lavigne restera l'idole de mes douze ans.