Épilogue (Hayuta Ve Ber) a reçu samedi l’Alexandre de Bronze du 53e festival international de cinéma de Salonique (Grèce), qui a misé cette année sur les jeunes talents.
Dans Épilogue, Hayuta et Berl, un couple de personnes âgées, pionniers à la retraite et fervents romantiques, éprouvent des difficultés à s’adapter à la vie d’aujourd’hui en Israël et aux changements sociaux qui les entourent. Après des années de lutte, ces deux-là refusent d’abandonner leurs rêves communautaires et leurs plans révolutionnaires pour construire un état-providence en Israël. Au cours d’une nuit de douloureuse désillusion, ils décident ensemble de mettre fin à leurs jours, afin de mettre un terme aux souffrances physiques et morales qui remplissent leurs vieux jours.
Les expériences du réalisateur Amir Manor en tant que journaliste et éducateur l’ont mené progressivement à ressentir un sentiment grandissant de déception envers la nouvelle société israélienne et Épilogue est l’expression de cette désillusion incarnée a l’écran par les personnages d’Hayuta et Berl.
Je voulais dire quelque chose sur mon pays mais je voulais surtout parler des personnes que le pays a oubliées.
Mes grands-parents sont morts il y a deux ans et ils étaient des gens formidables. Ils étaient solidaires, gentils, avaient de la compassion pour les gens et ils ont tout donné à leur pays. Ils étaient des modèles pour moi, des modèles moraux et de valeurs qui m’ont appris à me comporter en être humain. Je voulais réunir ces deux éléments – les personnes de mes grands-parents et l’histoire du pays – et essayer de les combiner dans des personnages qui puissent porter l’idée du film : le fait de vieillir et l’identité du pays. »
Leur histoire personnelle fait une avec l’histoire de la société qui a renoncé à ses valeurs originelles et a l’idéalisme qui a mis sur pieds ses institutions, pavé ses routes et construit ses édifices (et) qui a pris la vie de plusieurs dizaines de pionniers morts de faim et de maladie, en sacrifiant leur vie pour l’établissement de l’ état israélien, a déclaré le réalisateur aux Venice Days.
Un jour, alors que j’étais en train d’écrire, ma grand-mère s’est assise près de moi et, en un moment d’honnêteté très émouvant, m’a avoué que sa plus grande douleur était de se sentir inutile, transparente et marginale. Elle m’expliqua que depuis que la valeur économique était le seul critère déterminant la présence, le pouvoir et la valeur de l’individu, elle était devenue une composante marginale du tissu social. […] La valeur personnelle, construite par des années d’expérience de vie, par des années de don de soi et d’actions pour la société, en contribuant et en créant, n’a plus aucun sens dans le nouveau monde de l’objectification économique.
Épilogue (Hayuta Ve Ber) a reçu samedi l’Alexandre de Bronze du 53e festival international de cinéma de Salonique (Grèce), qui a misé cette année sur les jeunes talents.
Dans Épilogue, Hayuta et Berl, un couple de personnes âgées, pionniers à la retraite et fervents romantiques, éprouvent des difficultés à s’adapter à la vie d’aujourd’hui en Israël et aux changements sociaux qui les entourent. Après des années de lutte, ces deux-là refusent d’abandonner leurs rêves communautaires et leurs plans révolutionnaires pour construire un état-providence en Israël. Au cours d’une nuit de douloureuse désillusion, ils décident ensemble de mettre fin à leurs jours, afin de mettre un terme aux souffrances physiques et morales qui remplissent leurs vieux jours.
Les expériences du réalisateur Amir Manor en tant que journaliste et éducateur l’ont mené progressivement à ressentir un sentiment grandissant de déception envers la nouvelle société israélienne et Épilogue est l’expression de cette désillusion incarnée a l’écran par les personnages d’Hayuta et Berl.
Je voulais dire quelque chose sur mon pays mais je voulais surtout parler des personnes que le pays a oubliées.
Mes grands-parents sont morts il y a deux ans et ils étaient des gens formidables. Ils étaient solidaires, gentils, avaient de la compassion pour les gens et ils ont tout donné à leur pays. Ils étaient des modèles pour moi, des modèles moraux et de valeurs qui m’ont appris à me comporter en être humain. Je voulais réunir ces deux éléments – les personnes de mes grands-parents et l’histoire du pays – et essayer de les combiner dans des personnages qui puissent porter l’idée du film : le fait de vieillir et l’identité du pays. »
Leur histoire personnelle fait une avec l’histoire de la société qui a renoncé à ses valeurs originelles et a l’idéalisme qui a mis sur pieds ses institutions, pavé ses routes et construit ses édifices (et) qui a pris la vie de plusieurs dizaines de pionniers morts de faim et de maladie, en sacrifiant leur vie pour l’établissement de l’ état israélien, a déclaré le réalisateur aux Venice Days.
Un jour, alors que j’étais en train d’écrire, ma grand-mère s’est assise près de moi et, en un moment d’honnêteté très émouvant, m’a avoué que sa plus grande douleur était de se sentir inutile, transparente et marginale. Elle m’expliqua que depuis que la valeur économique était le seul critère déterminant la présence, le pouvoir et la valeur de l’individu, elle était devenue une composante marginale du tissu social. […] La valeur personnelle, construite par des années d’expérience de vie, par des années de don de soi et d’actions pour la société, en contribuant et en créant, n’a plus aucun sens dans le nouveau monde de l’objectification économique.