Je regarde par la fenêtre du train, chaque matin, et c'est le même paysage qui passe, les mêmes gens qui s'assoient, le même ciel que je vois. C'est une forme de ras-le-bol qui me prend ce matin aux trippes. Qu'est-ce que je fous là ! Qu'est-ce que je fais là ? Si ma vie se résume à prendre le train le matin, travailler toute la journée, prendre le train le soir, espérer le week-end, le voir passé, voir le travail revenir, attendre les vacances, les voir passer... A quoi ça sert ? Je n'attends plus rien de cette existence ? Pourquoi la vivre ? Conditionné ! Me crache mon esprit, je suis conditionné à ne pas me rebeller contre l'esclavage de mon esprit par un système que plus personne ne domine. Ce système qui nous montre un président, puis un autre, les définissants systématiquement coupables de la situation... Des hommes, des coupables, qui n'ont pas plus de pouvoir sur ce pouvoir entropique que moi-même. Le choix du collectif, le suicide collectif, voilà le choix de notre société, le reflet de mon âme, ce qui corrompt mon esprit... Demain, je partirais... Tous les jours je me dis que... Demain je partirais... Un monde meilleur, un autre temps, une autre chance... De changer... De vivre et de survivre, de corrompre et de revivre, de rompre et de sourire... Demain je partirais, car de cette vie, je n'ai plus l'envie.
--- Eleken,
regardant à travers la vitre sale d'un wagon de RER,
respirant l'air putride déjà respiré par 1000 autres personnes
Les Creatures d'Okedomia.
Eleken Traski.