Psychopathie chronique

Publié le 10 novembre 2012 par Oz

Tirer sa révérence sur une histoire pareille ! Mais le lien, tagué ce matin sur le mur Facebook du chroniqueur, était bien trop tentant pour ne pas cliquer. Un Olivier de ses amis l’invitait à lire ” Les dix métiers qui comptent le plus de psychopathes “(http://goo.gl/zVKA9). Que du très sérieux, attention, publié sur le site belge de recherches et d’offres d’emploi ” Références ” (www.references.be). L’intuition soufflait au chroniqueur que sa profession devait y figurer en bonne place.

Il faut dire qu’un psychopathe est ” égocentrique, impulsif, irresponsable, sûr de lui, charmeur et manipulateur, rappelle en préambule le site belge. Il se caractérise aussi par une absence d’empathie, et par des émotions très superficielles, notamment une absence du sentiment de peur “. Les psychopathes ” adoptent un comportement antisocial satisfaisant et ne ressentent ni honte, ni culpabilité, ni remords dans leurs actions “, ajoute Wikipédia (http://goo.gl/tLC4X). De bon augure, autrement dit, pour le classement du chroniqueur et de ses petits camarades.

Mais à tout seigneur tout honneur. Les champions du monde incontestés de psychopathie chronique sont… roulements de tambour… les chefs d’entreprise ! Bravo messieurs, vous l’avez bien mérité ! Quelle technique ! Quelle interprétation ! Ah ! la scène du ” pigeon ” qui accuse ses salariés les plus modestes de lui coûter trop cher et d’être la cause de tous ses maux ! On imagine qu’elle a beaucoup compté dans le résultat final. Elle mérite dans tous les cas l’Oscar de la psychopathie aiguë.

La suite du classement. Médaille d’argent : les avocats. Médaille de bronze : les figures médiatiques. Très déçus, et malgré des efforts remarqués pour préserver leurs marges en période de crise, les vendeurs terminent au pied du podium. Et les journalistes, alors ? Modestes sixièmes. Houuu ! Pris en sandwich entre les chirurgiens (5e) et les policiers, deux corps de métier qu’ils fréquentent beaucoup, ils se consolent grâce à cette bonne compagnie. Et jurent qu’ils feront mieux la prochaine fois.

Olivier Zilbertin

© Le Monde

 (article publié dans Le Monde daté du dimanche 11 novembre 2012)