De l'underground cryptique et avant gardiste au mainstream ultra partagé, tout le déploiement de l'espace dit "viral", l'épidémique propagation de vidéos par des canaux statistiques tels Twitter et Facebook. La popularité vient du clic, du "like", du "faire comme les autres". Ce qui reste en rade est, sinon impopulaire, du moins vite condamné à rester invisible, mis au rencart de l'indifférence.
Le buzz n'existe qu'après coup grâce à une pyramide inversée de clics pour disparaître aussitôt car le web a la particularité bergsonnienne de ne rien thésauriser, de ne rien pérenniser. Il est meuble, sans cesse instable, fluctuant. Géant même pas de papier.
Cette vidéo humoristique souligne une particularité du net : l'empilement arithmétique de partages aboutit à un consensus populaire. D'où l'idée, pas si irréelle, de manipuler ces fameux clics. Des sociétés ne vendent-elles pas de faux followers sur Twitter ou des fans factices pour des pages Facebook ? La tentation est donc grande, pour les marques, d'influer artificiellement sur l'épidémiologie du viral afin d'accélérer sa percolation vers une visibilité optimale à moindre coût.