Je crois que je n’ai pas assez rêvé quand j’étais petite fille. J’avais horreur du rose, je refusais de porter des jupes ou des robes et j’adorais passer mon temps dans les arbres. Les dessins animés à la Candy ou autres Juliette je t’aime avaient le don de me taper sur le système et toute forme de guimauve romantique me mettait terriblement mal à l’aise. Je n’ai jamais cru aux histoires qui finissent bien comme par magie ni aux contes de fées.
En fait mes héros étaient des aventuriers qui prenaient leur destin en main, qui ne s’en remettaient pas à de mystérieuses forces extérieures pour aller de l’avant. Ils ne comptaient que sur leurs talents, leur intelligence et leur débrouillardise. C’était des Indiana Jones ; des Cat’s Eyes ; Tao, Esteban et Zia des Mystérieuses Citées d’Or…
Je n’ai jamais cru au « prince charmant » et l’idée de la jolie princesse qui le séduisait par sa gentillesse et surtout par sa beauté toute fraîche m’horripilait sérieusement. Féministe avant l’âge, il me semblait profondément injuste que ces douces beautés semblent être les seules à pouvoir trouver l’amour.
Même chose en grandissant, à l’adolescence et en tant que jeune adulte, les comédies romantiques ne m’ont jamais attirée. À l’exception notable des aventures de Bridget Jones (d’abord découvertes en livre puis à l’écran). La différence majeure entre une Bridget et une héroïne incarnée par une Cameron Diaz, Katherine Heigl ou Anne Hathaway étant le physique imparfait de cette chère Bridget, juste mignonne et qui arrive à plaire à son Marc Darcy pour ce qu’elle est (et j’aime tellement quand elle se cache sous son drapt pour s’habiller et qu’il lui déclare qu’il voit d’un très bon oeil ses « formes qui bloblotent »!!). Bref.
Je n’ai jamais cru qu’une histoire romantique pouvait m’arriver. Je n’ai jamais cru que je pouvais être aimée comme une Blanche Neige, une Belle au Bois Dormant ou une Bella !
Finalement je pense que je me suis en partie trompée. Aujourd’hui je réalise que j’aurais sans doute été plus optimiste et surtout plus exigeante dans mes relations passées si j’avais envisagé au moins un tout petit instant que je méritais d’être traitée comme une princesse.
Les contes de fées ne véhiculent pas que de mauvaises idées.
Certes le Prince Charmant déboulant sur son cheval blanc avec son impeccable brushing n’est qu’un mythe, je ne connais nul homme prêt à combattre un dangereux dragon pour mes beaux (hum hum) yeux ! Quant à moi je n’ai pas l’intention de porter des robes à crinoline ni de passer sous le bistouri d’un chirurgien esthétique pour me rapprocher du physique éternellement jeune et svelte d’une héroïne de Disney…
Mais aujourd’hui je me dis que ça ne me ferait pas de mal de croire ou au moins d’espérer rencontrer un homme qui me fasse rêver, un homme qui pour une fois m’aime sincèrement, qui soit prêt à s’engager et toutes ces choses romantico-cucul-la-praline auxquelles je n’ai jamais voulu croire…