Les réseaux sociaux ont-ils un impact sur notre cerveau ? Et si oui, lequel ? S’il ne devait s’en tenir qu’à son propre cas, le chroniqueur serait tenté de répondre “Oui, peut-être” à la première question. Pour ce qui est de la seconde, il serait dans l’embarras. Que dire en effet ? Que depuis qu’il fréquente avec une exemplaire ténacité Facebook et autres réseaux, son entourage a noté quelques modifications infimes dans son comportement ? Qu’il est de fait sensiblement plus solitaire, craintif, égocentrique, insomniaque, épileptique, paranoïaque, dépressif et méfiant qu’auparavant ? La vérité oblige à dire que nul n’a pu jusqu’à présent établir avec certitude un lien de cause à effet.
Alors plus sérieusement, c’est encore la newsletter du “geek blogzine” Crack-net (Crack-net.com) glissée matinalement dans notre boîte mail, qui nous a remonté le sujet à la surface du cortex, si l’on peut dire. Sujet récurrent, qui revient de manière mécanique au coeur du débat numérique, pour vérifier de temps à autre, et en d’autres mots, si Facebook ne nous rendrait pas complètement maboul.
Les infographies signées Nowsourcing, réalisées à partir d’un panel de sources en ligne, sont formelles, décrypte Crack-net : “Les différents événements, interactions ou notifications qui se produisent sur ces réseaux (…) provoqueraient une décharge de dopamine dans une zone particulière du cerveau appelée “circuit de la récompense” (…), zone notamment stimulée lorsque nous assouvissons des besoins vitaux”, mais également “cible privilégiée de certaines substances psychoactives addictogènes”. Bigre.
Ce n’est pas tout. “En plus de l’addiction”, peut-on encore lire sur le “blogzine”, il semblerait que Facebook soit impliqué dans des “désordres de la personnalité, en atrophiant certaines zones du cerveau”. Plus ou moins grave, on n’a pas bien saisi : à partir de 229 amis, le cortex orbital préfrontal serait significativement plus développé. CQFD : trop de Facebook, cela fait une bosse.
Olivier Zilbertin, C’est tout Net !
(Chronique publiée dans Le Monde daté du 8 novembre 2012)