On l’attendait celle-là depuis un certain temps déjà ! L’année 2010 a constitué le dernier sursaut du petit constructeur japonais Suzuki quand il a mis sur le marché ce qui aurait pu le relancer, l’intermédiaire Kizashi. Cependant, cette voiture, qui, pourtant, affiche des qualités certaines, s’est mal positionnée avec un prix trop élevé et un gabarit restreint pour une intermédiaire. De plus, Suzuki proposait une gamme limitée de trois de véhicules : la compacte SX-4, le VUS Grand Vitara et l’intermédiaire Kizashi. Enfin, il faut ajouter un réseau limité de 246 concessionnaires, des installations souvent désuètes, une politique de financement trop avantageuse pour les clients et un yen fort qui a augmenté les coûts de production dans les usines japonaises. Voilà, les ventes n’ont pas été au rendez-vous, et American Suzuki a décidé de mettre la clé dans la porte. C’est bien dommage !
Les faits
La dernière bonne année remonte à 2007, soit avant la crise financière de 2008 qui a eu raison de plusieurs constructeurs depuis. Cette année-là, American Suzuki a vendu plus de 100 000 véhicules. Par comparaison, en 20012, l’entreprise n’aura vendu à ce jour qu’un peu plus de 21 000 véhicules. La bonne nouvelle, s’il en est une, c’est que le fabricant a moins de 6 000 en inventaire. Et comme il pourrait proposer de très bonnes affaires aux consommateurs, il y a tout lieu de croire que les stocks pourraient s’écouler rapidement.
Suzuki construisait au Japon tous les véhicules qu’elle exportait vers les divers marchés d’Amérique du Nord. La force du yen a entraîné les coûts de production et, par ricochet, les prix des véhicules à la hausse. D’autre fabricants japonais, Honda et Toyota, pour ne nommer que ceux-là, ont prévu le coup et transféré une bonne partie de leur production du côté des États-Unis et du Canada.
Il est évident aussi que le divorce entre Suzuki et Volkswagen a constitué une épine dans le pied du constructeur japonais qui aurait pu profiter du réseau de concessionnaire de VW pour augmenter sa production et ses ventes sur le marché américain. Et que dire des difficultés qu’avait le fabricant à communiquer avec sa clientèle et de son site Web qui faisait monter la frustration des internautes à la recherche d’un véhicule ! On ne donne même aucun détail sur le site quant au respect de la garantie des véhicules. On s’attend toutefois à ce que Suzuki honore toutes ses garanties au cours du processus de liquidation.
Conclusion
Malgré la fermeture d’American Suzuki aux États-Unis, le fabricant continuera de vendre des motos, des véhicules tout-terrains et des mécaniques marines. De plus, American Suzuki n’a rien à voir avec Suzuki Canada où les ventes sont actuellement à la hausse. L’entreprise affirme qu’elle continuera de vendre ses trois modèles chez nous. Pour ce qui est des travailleurs touchés, on s’attend à ce que l’entreprise en relocalise une partie dans ses filiales motos, véhicules tout-terrains et marines. Est-ce que Suzuki Canada subira le même sort à moyen ou long termes ? C’est à suivre…
Richard Roch