Français, mort ?*

Par Spicynico

Je me refuse, la plupart du temps, à lire des auteurs vivants.
Une de mes dernières expériences m'y a poussé ; sous les conseils d'un libraire de mes clients, j'ai acquis Le lièvre de Vatanen, d'Arto Paasilinna. Commandé sur Internet, je n'avais pas vu la couverture. Avant de le recevoir, je découvrai sur un autre site qu'un film allait sortir à partir de ce livre, avec... Christophe Lambert. Erreur, me suis-je dit alors. Erreur, me suis-je dis à la page dix. Une catastrophe, que la quatrième qualifie d'humour écologique. Une histoire pathétique, un style lamentable. Je sortai de l'Iliade, j'aurais mieux fait de poursuivre mon Odyssée.

Puis ma mère m'a offert Mignonne, allons voir..., de Marc Lambron. Je ne l'ai finalement ouvert qu'après le second tour de la présidentielle**. Ah ! une plume, des lettres, des références, de l'intelligence et de l'humour. Ca me réconcilie (un peu) avec les auteurs vivants, au risque de rentrer dans une de ses catégories du nouveau gauchisme mode et fluo : je prétends que tous les grands romanciers sont morts ou étrangers. Une exception : les éditions de Minuit publient souvent des auteurs français vivants qui écrivent comme des auteurs étrangers morts.

Une rapide citation, et puis j'arrête de vous conseiller de le lire maintenant, si ce n'est déjà fait : du côté de l'illusion, Ségolène vend de la démocratie directe, des sourires charismatiques, la perspective d'un pays transformé en gigantesque réunion Tupperware.

Ouf.

* Pour comprendre ce titre que je me refuse à classifier NHNC, il aurait fallu écouter au moins une fois les Grosses Têtes, sur rtl.
** Cet ouvrage s'évertue à décrire le moment Ségolène, du prénom de la candidate malheureuse à la Présidentielle, je dis ça pour ceux qui l'ont déjà oubliée.