Parasitic Amoeba © Inconnu
« Les banques d’ici et d’ailleurs profitent de subventions indirectes des gouvernements qui nuisent au capitalisme et qui enrichissent une classe de financiers qui ont agi comme des parasites « .
Qui a pu prononcer une telle phrase si haineuse et catégorique à l’encontre des Grandes Banques de ce Monde?
Rappelons qu’un parasite est un organisme vivant qui vit aux dépends d’un autre.
Et bien c’est un banquier. Et non des moindres. Il s’agit du gouverneur de la Banque du Canada et président du Conseil de la stabilité financière, Mark Carney. Il a prononcé cette phrase lors d’un discours tenu récemment devant le Cercle canadien à Montréal.
Il faudra qu’on la rajoute à notre album de citations.
» Dans sa présentation sur l’état de la réforme en cours du système bancaire international, M. Carney a utilisé des mots parfois très durs pour critiquer l’action des dirigeants de grandes banques à travers le monde.
Il a déploré le fait que, trois ans après la crise financière où plusieurs institutions ont dû être renflouées à grands frais par les contribuables, le système est encore conçu de telle sorte qu’il favorise une prise de risque abusive. Pire encore, le système serait devenu plus que jamais dépendant des fonds publics pour se soutenir.
« Les grandes banques profitent de coûts d’emprunt plus faibles en raison du soutien direct et des garanties implicites offerts par l’État », a mentionné M. Carney.
Autrement dit, les investisseurs qui prêtent aux banques continuent de tenir pour acquis qu’en cas de problème, c’est le grand public qui ramassera la note.
« Il faut mettre fin à un système qui privatise les gains, et qui socialise les pertes », a-t-il souhaité.
Le gouverneur évalue à 70 G$ annuellement l’économie réalisée par les grandes banques grâce aux subventions implicites des gouvernements, soit l’équivalent de 20% de leurs bénéfices.
« En outre, les problèmes de l’aléa moral associés au soutien implicite de l’État peut amplifier la prise de risque, réduire la discipline de marché, créer des distorsions de concurrence et accroître davantage la probabilité de tensions », a-t-il signalé.
À propos des créanciers privés qui prêtent aux grandes banques, M. Carney a dit qu’ils s’étaient comportés dans le passé comme des « parasites à l’égard des contribuables ».
Selon M. Carney, la réforme en cours devrait corriger certaines lacunes du système, en obligeant les détenteurs d’obligations, les actionnaires et les dirigeants des grandes banques à assumer le poids de pertes d’institutions financières.
« Nous pointerons du doigt ceux qui traînent les pieds ou contournent les règles et les obligerons à rendre des comptes », a assuré le gouverneur. »
Et bien voilà des propos qui font du bien à entendre et crédibilisent tous ceux qui dénoncent le système bancaire et financier mis au service d’un nombre infime de personnes et traités avec mépris de complotistes.
Source: Argent Canoë Canada