Il paraîtrait...

- que pour plus de 9 français sur 10, exactement 93%, passer à table est un geste associé à la santé. Ils plébiscitent, avec leurs jolies réponses à un joli sondage, le fameux triptyque petit-déjeuner, déjeuner et dîner, et surtout le repas composé de son entrée, son plat, ses fromages et de son dessert. Ce sont surtout de bonnes paroles. Ils savent qu'une alimentation structurée préserve de certains risques. Ils connaissent même l’expression équilibre des repas. Ils ont retenu ce qu’on leur a inculqué, appris, voire rabâché. Comme pour le code de la route ou les règles de bienséance, ils savent, tous, ce qu’il faut faire, ce qu’ils doivent faire, et il en va de même pour l’alimentation. Mais dans les faits, ici comme ailleurs, dans la pratique, les choses sont moins simples, et moins salubres pour l’estomac et les artères, seuls 63% mangent comme ils disent qu’il le faudrait, sans compter ceux qui mentent pour faire bonne figure au téléphone, ce qui n'est pas rien, face aux sondeurs. Le paradoxe français, ou humain, le je sais ce qu’il faut faire mais je ne le fais. Un cousin du faites ce que je dis, ne faites pas ce que je fais. Mais bon, si comme moi vous n’avez pas répondu à ce fameux sondage, tout cela ne vous concerne pas, la malbouffe vous ne connaissez pas, alors félicitons-nous, entre nous ! Câlin général pour les saints sains !

- que l'Institut national du sommeil et de la vigilance affirme que dormir est indispensable à l'équilibre des sécrétions hormonales et métaboliques. Y a-t-il un idiot dans la salle qui aurait pensé que les insomnies ou les veilles prolongées étaient bonnes pour l’organisme ? Plus on dort, mieux on régule son appétit, et plus on perd du poids. Cette affirmation dans ce monde où le temps de travail, de transport, de visionnage de la téloche qui propose des programmes 24/24, où 600 livres sortent à chaque rentrée littéraire, où il existe internet, les jeux vidéo et les réseaux sociaux, me paraît tout à fait fondée. Et pour bien dormir, il faut, aussi, bien manger. Là encore, le contraire m’eut surpris. Chacun peut aisément essayer de se remémorer quelques nuits post-gueuleton et on tombera d’accord. L’idéal serait de dîner deux à trois heures avant le coucher, quelques glucides et des bonnes protéines, à doses intelligentes. Ouvrez, ce soir, les sites de recherche, tapez meilleur régime pour bien dormir, et vous aurez des centaines de recettes préétablies, et certes, vous passerez des heures à les lire, les répertorier, les imprimer, les classifier, vous vous coucherez tard, mais instruits. A moins que vous ne sachiez tout ça déjà par cœur, comme moi, bien sûr. Câlin général pour les saints sains !

- que l’envie de chocolat provoque la libération d’endorphines qui modulent la motivation de se procurer un plaisir, créant une forme de pulsion puissante irrépressible. Je ne vois pas du tout d’où sort cette information ! Des chercheurs en ont fait l’expérience sur des rats, et suggèrent que nous fonctionnerions de la même façon. N’importe quoi, je ne vois pas ce qui pourrait leur permettre de corroborer la chose ! Comme si certains d’entre nous ne pouvaient pas se passer de manger du chocolat ! Même pas un jour. Comme si certains d’entre nous, en fin de soirée, l’heure étant déjà trop tardive, le futur lever déjà trop proche, après avoir dîné sans avoir tout à fait respecté l’entrée plat dessert, avoir lu et surfé, peut-être écrit, comme si certains d’entre nous erraient dans toute la maison, certains soirs de disette, tout le chocolat ayant été déjà mangé la veille, qu’ils erraient à la recherche, car il le faut, car ils en ont besoin, à la recherche d’une tablette qui serait cachée, d’une boite qui ne serait pas terminée, et, ne trouvant rien, comme si certains d’entre nous se rabattaient sur la/le, le débat sera toujours d'actualité, Nutella à la cuillère, ou au pire sur la poudre chocolatée à la cuillère itou. Mais, tordus de chercheurs, ni vous ni moi ne sommes ainsi. Câlin général pour les saints sains !